Citations - Jean-Paul Sartre

Un article de Famous Quotes, la ressource libre de citations.

Jump to: navigation, search


Jean-Paul Sartre (1905 - 1980), philosophe et écrivain français.


Sommaire

Œuvres

"Nekrassov"

  • Mes opinions sont immuables tant que le gouvernement ne change pas les siennes.

Cahiers pour une morale

  • La violence n’est pas un moyen parmi d’autres d’atteindre la fin, mais le choix délibéré d’atteindre la fin par n’importe quel moyen.

Esquisse d’une théorie des émotions

  • Nous appellerons émotion une chute brusque de la conscience dans le magique.

Huis-clos

  • L'enfer, c'est les autres.
  • Je n'ai pas rêvé cet héroïsme. Je l'ai choisi. On est ce qu'on veut. Huis-clos. I, 5.
  • On meurt toujours trop tôt—ou trop tard. Et cependant la vie est là, terminée : le trait est tiré, il faut faire la somme. Tu n'es rien d'autre que ta vie. Huis-clos. I, 5.

Les mouches

  • Eh bien oui, je l'avoue, je l'ai trompé tant que j'ai pu ; mais je l'aimais bien et je lui rendais la vie agréable ; il ne s'est jamais douté de rien, et il est mort en me je­tant un doux regard de chien reconnaissant. Il sait tout à présent, on lui a gâché son plaisir, il me hait, il souffre. Chapitre II, 1.
  • Est-ce un homme ? Parbleu, il n'y a que des hommes et c'est déjà bien assez. Chapitre I, 2.
  • Est-ce donc nuire aux gens que de leur donner la liberté d'esprit ? Chapitre I, 2.
  • Le plus lâche des assassins, c'est celui qui a des remords. Chapitre III, 2.
  • Le secret douloureux des dieux et des rois, c'est que les hommes sont libres.
  • Les gens vont t'implorer pour que tu les condamnes. Mais prends bien garde de ne les juger que sur les fautes qu'ils t'avouent : les autres ne regardent personne, et ils te sauraient mauvais gré de les découvrir. Chapitre I, 2

L'existentialisme est un humanisme

  • L'existence précède l'essence. Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit ensuite.
  • L'homme est condamné à être libre.

L'Être et le Néant

  • Aimer est, dans son essence, le projet de se faire aimer.
  • Ce n'est jamais quand des yeux vous regardent qu'on peut les trouver beaux ou laids, qu'on peut remarquer leur couleur.
  • Si donc j'ai préféré la guerre à la mort ou au déshonneur, tout se passe comme si je portais l'entière responsabilité de cette guerre.[...] Car il a dépendu de moi, que pour moi et par moi cette guerre n'existe pas et j'ai décidé qu'elle existe.[...] Ainsi, totalement libre, indiscernable de la période dont j'ai choisi d'être le sens, aussi profondément responsable de la guerre que si je l'avais moi-même déclarée, ne pouvant rien vivre sans l'intégrer à ma situation, m'y engager tout entier et la mar­quer de mon sceau, je dois être sans remords ni regrets comme je suis sans excuse, car, dès l'instant de mon surgissement à être, je porte le poids du monde à moi tout seul, sans que rien ni personne ne puisse l'alléger.
  • Un fou ne fait jamais que réaliser à sa manière la condition humaine.

La nausée

  • L’aventure : un événement qui sort de l’ordinaire, sans être forcément extraordinaire.
  • On ne met pas son passé dans sa poche ; il faut avoir une maison pour l'y ranger.
  • Un droit n'est jamais que l'autre aspect d'un devoir.

Le Diable et le Bon Dieu

  • Il suffit qu'un homme en haïsse un autre pour que la haine gagne de proche en proche l'humanité toute entière.
  • Il y a deux expèces de pauvres, ceux qui sont pauvres ensemble et ceux qui le sont tout seuls. Les premiers sont les vrais, les autres sont des riches qui n'ont pas eu de chance.
  • Un élu, c'est un homme que le doigt de Dieu coince contre un mur.
  • Quand les riches se font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent.
  • Dieu n'existe pas.

Le mur

  • [...] je prenais tout au sérieux, comme si j'avais été immortel. À ce moment là, j'eus l'impression que je tenais toute ma vie devant moi et je pensai : « C'est un sacré mensonge. » Elle ne valait rien puisqu'elle était finie. Je me demandai comment j'avais pu me promener, rigoler avec des filles : je n'aurais pas remué le petit doigt si seulement j'avais imaginé que je mourrais comme ça. Ma vie était devant moi, close, fermée, comme un sac, et pourtant tout ce qu'il y avait dedans était inachevé. Un instant, j'essayais de la juger. J'aurais voulu me dire : c'est une belle vie. Mais on ne pouvait pas porter de jugement sur elle, c'était une ébauche ; j'avais passé mon temps à tirer des traites pour l'éternité, je n'avais rien compris. Je ne regrettais rien : il y avait des tas de choses que j'aurais pu regretter, le goût du manzanilla ou bien des bains que je prenais en été dans une petite crique près de Cadix ; mais la mort avait tout désenchanté.

Les mots

  • Je me jetai dans l'orgueil et le sadisme, autrement dit dans la générosité.
  • Que l'humanité vienne à disparaître, elle tuera ses morts pour de bon.
  • La présence charnelle est toujours excédentaire.
  • Seulement voilà : à part quelques vieillards qui trempent leur plume dans l'eau de Cologne et de petits dandies qui écrivent comme des bouchers, les forts en version n'existe pas. Cela tient à la nature du Verbe : on parle dans sa propre langue, on écrit en langue étrangère.

Qu'est-ce que la littérature ?

  • La métaphysique n'est pas une discussion stérile sur des notions abstraites qui échappent à l'expérience, c'est un effort vivant pour embrasser du dedans la condition humaine dans sa totalité.
  • Le monde peut fort bien se passer de littérature. Mais il peut se passer de l'homme encore mieux.

Question de méthode

  • Le marxisme est l'horizon indépassable de notre temps.

Saint Genet, comédien et martyr

  • Le plus grand forfait n'est point de faire le mal, mais de le manifester.

Situations

  • Jamais nous n'avons été aussi libres que sous l'occupation allemande. #3
  • Le faire est révélateur de l'être. #2
  • On ne fait pas ce qu'on veut et cependant on est responsable de ce qu'on est. #1
  • Tout anti-communiste est un chien ! Merleau-Ponty vivant, #4
  • Un livre n'est rien qu'un petit tas de feuilles sèches, ou alors, une grande forme en mouvement : la lecture.

Les mains sales

  • Nous ne luttons ni contre des hommes ni contre une politique mais contre la classe qui produit cette politique et ces hommes.
  • Nous sommes de la même race mais nous ne sommes pas de la même classe.
  • Si on n'aime pas les hommes on ne peut pas lutter pour eux.
  • On ne fait pas la Révolution avec des fleurs.
  • Tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces.

Média

Entrevue dans Le monde (Octobre 1971)

  • Il est beaucoup plus facile pour un philosophe d'expliquer un nouveau concept à un autre philosophe qu'à un enfant. Pourquoi ? Parce que l'enfant pose les vraies questions.

Libération (Juillet 1954)

  • La liberté du critique est totale en URSS.

Attribuées

  • À moitié victime, à moitié complice, comme tout le monde.
  • Abattre un Européen, c'est faire d'une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé, restent un homme mort et un homme libre. Préface au livre de Frantz Fanon, Les Damnés de la terre, Situations
  • Après ma première visite en URSS en 1954, j'ai menti. Exprimé à Annie Cohen-Solal
  • Aristote a toujours consolé ceux pour lesquels Platon n'avait rien pu.
  • Ce n’est jamais quand des yeux vous regardent qu’on peut les trouver beaux ou laids, qu’on peut remarquer leur couleur.
  • Ce n'est pas dans je ne sais quelle retraite que nous nous découvrirons: c'est sur la route, dans la ville, au milieu de la foule, chose parmi les choses, homme parmi les hommes.
  • C'est là le fond de la joie d'amour, lorsqu'elle existe: nous sentir justifiés d'exister.
  • Ceux qu'on aime, on ne les juge pas.
  • Ceux qui me voient se fient rarement à ma parole: je dois avoir l'air trop intelligent pour la tenir.
  • Être libre, ce n’est pas pouvoir faire ce que l’on veut, mais c’est vouloir ce que l’on peut.
  • Être totalement dans le coup et hors du coup, c'est ça un homme!
  • Il est toujours facile d'obéir, si l'on rêve de commander.
  • Il faut affirmer si nous voulons comprendre, et nous donner si nous voulons sentir.
  • Il faut bien tuer ce qu'on aime.
  • Il faut faire en sorte que l'homme puisse, en toute circonstance, choisir la vie.
  • Il faut un double soleil pour éclairer le fond de la bêtise humaine.
  • Il n'est point, il ne sera jamais d'homme dont l'avenir ne soit l'homme.
  • Il n'y a pas de liberté donnée; il faut se conquérir sur les passions, sur la race, sur la classe, sur la nation et conquérir avec soi les autres hommes.
  • Il n'y a que Dieu. L'homme, c'est une illusion d'optique.
  • Il ne faut pas que je pense que je ne veux pas penser. Parce que c'est encore une pensée.
  • Je déteste les victimes quand elles respectent leur bourreaux.
  • Je ne connais qu'une Église: c'est la société des hommes.
  • Je ne déteste pas les femmes mûres : quand elles sont dévêtues, elles ont l'air plus nues que les autres.
  • Je ne me sens lié par rien de ce que j'ai écrit ; en revanche, je n'en retire pas un mot non plus.
  • L'absence c'est Dieu. Dieu, c'est la solitude des hommes.
  • L'argent n'a pas d'idée.
  • L'être dit libre est celui qui peut réaliser ses projets.
  • L'existence précède l'essence.
  • L'homme se fait ; il n'est pas tout fait d'abord, il se fait en choisissant sa morale, et la pression des circonstances est telle qu'il ne peut pas ne pas en choisir une.
  • La beauté est une contradiction voilée.
  • La facilité c'est le talent qui se retourne contre nous.
  • La honte ça passe quand la vie est longue.
  • La Liberté, ce n'est pas de pouvoir ce que l'on veut, mais de vouloir ce que l'on peut.
  • La médiocrité ne s'imite pas.
  • La modestie est la vertu des tièdes.
  • La peur, la mauvaise conscience ont un fumet délectable pour les narines des Dieux.
  • La vie humaine commence de l'autre côté du désespoir.
  • La vie, c'est une panique dans un théâtre en feu.
  • La violence est injuste d'où qu'elle vienne.
  • Le désir s'exprime par la caresse, comme la pensée par le langage.
  • Le désordre est le meilleur serviteur de l'ordre établi.
  • Le geste du don nous sépare des hommes; il n'engendre pas de réciprocité ...
  • Le Juif est un homme que les autres tiennent pour juif.
  • Le monde est iniquité; si tu l'acceptes, tu es complice, si tu le changes, tu es bourreau.
  • Le monde peut fort bien se passer de la littérature. Mais il peut se passer de l'homme encore mieux.
  • Le péché est né avant la vertu, comme le moteur est né avant le frein.
  • Le plus grand forfait n'est point de faire le mal, mais de le manifester.
  • Le secret douloureux des Dieux et des rois: c'est que les hommes sont libres …
    Tu le sais, et ils ne le savent pas.
  • Le secret d'un homme... c'est la limite même de sa liberté. C'est son pouvoir de résistance aux supplices et à la mort.
  • Les vérités sont « devenues » et ce qui compte, c'est le chemin qui y mène, le travail qu'on fait sur soi et avec les autres pour y arriver - sans ce travail une vérité peut n'être qu'une erreur vraie.
  • Moi seul peux décider à chaque moment de la portée du passé.
  • Ne pas choisir, c'est encore choisir.
  • On ne fait pas ce qu'on veut et cependant on est responsable de ce qu'on est.
  • On ne forme pas impunément des générations en leur enseignant des erreurs qui réussissent. Qu'arrivera-t-il un jour, si le matérialisme étouffe le projet révolutionnaire?
  • On ne peut vaincre le mal que par un autre mal.
  • Pas besoin de gril, l'enfer, c'est les Autres.
  • Pour tous les ouvriers du monde, le bourgeois est le produit du capital; pour les nôtres, il est aussi le fils de ses oeuvres, un tueur - et il va le rester longtemps.
  • Quand les riches font la guerre, ce sont les pauvres qui meurent.
  • Quand une fois la liberté a explosé dans une âme d'homme, les Dieux ne peuvent plus rien contre cet homme-là.
  • Serions-nous muets et cois comme des cailloux, notre passivité même serait une action.
  • Toute aventure humaine, quelque singulière qu'elle paraisse, engage l'humanité entière.
  • Toute destruction brouillonne affaiblit les faibles, enrichit les riches, accroît la puissance des puissants.
  • Un homme est toujours au-delà de ce qu'il fait.
  • Un homme ne peut être plus homme que les autres, parce que la liberté est semblablement infinie en chacun.
  • Un intellectuel, pour moi, c'est cela: quelqu'un qui est fidèle à un ensemble politique et social, mais qui ne cesse de le contester.
  • Un mystique, c'est toujours un homme qui veut oublier quelque chose.
  • Un régime révolutionnaire doit se débarrasser d’un certain nombre d’individus qui le menacent, et je ne vois pas d’autres moyens que la mort.