Citations - Gustave Flaubert

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XIXe siècle
Gustave Flaubert
Gustave Flaubert est un écrivain français qui appartenait à l'école littéraire naturaliste.
  • Sa biographie
  • Ses textes dans le domaine public

Sommaire

Gustave Flaubert (1821 – 1880)

Agonies

  • Quelle chose grandement niaise et cruellement bouffonne que ce mot qu'on appelle Dieu !

Carnets

  • Le comble de l'orgueil c'est de se mépriser soi-même.
  • La manière la plus profonde de sentir quelque chose est d'en souffrir.

Correspondance

  • A mesure que j'avance, je perds en verve, en originalité ce que j'acquiers peut-être en critique et en goût. J'arriverai, j'en ai peur, à ne plus oser écrire une ligne.
  • A mesure que l'objet de nos souhaits approche, la volupté qu'on avait entrevue dans leur accomplissement diminue.
  • As-tu lu la Légende des siècles du père Hugo ?
    Je trouve cela tout bonnement énorme.
  • Ce portrait de moi en gentleman revenu des erreurs de la jeunesse et qui a écrit un roman par désillusion, pour chasser l'ennui : « Hénaurme ! quinze mille fois Hénaurme, avec trente milliards d'H ! »
  • Il faut toujours être raide, autant qu'on peut — et si on vous donne un soufflet, en rendre quatre. Ce n'est pas évangélique, mais c'est pratique.
  • J'ai relu dans cette nouvelle édition mes pièces favorites, avec le gueuloir qui leur sied, et ça m'a fait du bien.
  • J'appelle bougeois quiconque pense bassement.
  • Je ne suis pas plus moderne qu'ancien, pas plus Français que Chinois, et l'idée de la patrie c'est-à-dire l'obligation où l'on est de vivre sur un coin de terre marqué en rouge ou en bleu sur la carte et de détester les autres coins en vert ou en noir m'a paru toujours étroite, bornée et d'une stupidité féroce.
  • Je ris tout seul comme une compagnie de vagins altérés devant un régiment de phallus.
  • Je suis parvenu à avoir la bonne conviction que la vanité est la base de tout, et enfin, que ce qu'on appelle bonne conscience n'est que la vanité intérieure.
  • L'amour est une plante de printemps qui parfume tout de son espoir, même les ruines où il s'accroche.
  • L'art n'est grand que parce qu'il grandit.
  • L'idéal n'est fécond que lorsqu'on y fait TOUT rentrer. C'est un travail d'amour et non d'exclusion.
  • La race des gladiateurs n'est pas morte. Tout artiste en est un. Il amuse le public avec ses agonies.
  • Le cœur est comme la voix, quand il a crié, il s'enroue.
  • Le cœur humain ne s'élargit qu'avec un tranchant qui le déchire.
  • Le comble de l'orgueil, c'est de se mépriser soi-même.
  • Le difficile en littérature, c'est de savoir quoi ne pas dire.
  • Les dieux n'étant plus et le Christ n'étant pas encore, il y a eu, de Cicéron à Marc Aurèle, un moment unique où l'homme seul a été.
  • Quel homme aurait été Balzac s'il avait su écrire !
  • Rien ne m'a plus donné un absolu mépris du succès que de considérer à quel prix on l'obtient.
  • Tout le rêve de la démocratie est d'élever le prolétaire au niveau de bêtise du bourgeois. Le rêve est en partie accompli.

Lettre à Madame Roger des Genettes (Janvier 1878)

  • Sans doute par l'effet de mon vieux sang normand, depuis la guerre d'Orient, je suis indigné contre l'Angleterre, indigné à en devenir Prussien ! Car enfin, que veut-elle ? Qui l'attaque ? Cette prétention de défendre l'Islamisme (qui est en soi une monstruosité) m'exaspère. Je demande, au nom de l'humanité, à ce qu'on broie la Pierre-Noire, pour en jeter les cendres au vent, à ce qu'on détruise la Mecque, et que l'on souille la tombe de Mahomet. Ce serait le moyen de démoraliser le Fanatisme.

Lettres à Louise Colet

  • (31 août 1846) Le problème n'est pas de chercher le bonheur, mais d'éviter l'ennui. C'est faisable avec de l'entêtement.
  • (31 août 1846) (…) ne m'aime pas tant, ne m'aime pas tant, tu me fais mal ! Laisse-moi t'aimer, moi ; tu ne sais donc pas qu'aimer trop, ça porte malheur à tous deux (…).
  • (31 août 1846) Je serai ton désir, tu seras le mien et nous nous assouvirons l'un de l'autre, pour voir si nous pouvons nous rassasier.
  • (18 septembre 1846) La déplorable manie de l'analyse m'épuise. Je doute de tout, et même de mon doute.
  • (18 septembre 1846) Il n'y a en fait d'infini que le ciel qui le soit à cause de ses étoiles, la mer à cause de ses gouttes d'eau, et le cœur à cause de ses larmes.
  • (18 septembre 1846) L'amour, après tout, n'est qu'une curiosité supérieure, un appétit de l'inconnu qui vous pousse dans l'orage, poitrine ouverte et tête en avant.
  • (18 septembre 1846)(…) le bonheur est un mythe inventé par le diable pour nous désespérer. (…) Dans l'antiquité, où l'on n'espérait (et encore !) que des Champs-Elysées fort plats, la vie était aimable.
  • (18 septembre 1846) L'avenir nous tourmente, le passé nous retient, c'est pour ça que le présent nous échappe.
  • (28 octobre 1853) (...) Novembre suivra le chemin de L'éducation sentimentale, et restera avec elle dans mon carton indéfiniment. Ah ! quel nez fin j'ai eu dans ma jeunesse de ne pas publier ! Comme j'en rougirais maintenant !

Lettre à George Sand

  • (27 juillet 1867) (...) j'espère, à la fin de cette année, avoir fini ma seconde partie (de L'éducation sentimentale). Le tout ne sera pas fait avant deux ans ! Et puis adieu pour jamais aux Bourgeois ! Rien n'est épuisant comme de creuser la bêtise humaine.

Lettre à Guy de Maupassant

  • Prenez garde à la tristesse. C'est un vice.

Lettre à Louis Bouilhet (1850)

  • La bêtise consiste à vouloir conclure.

Lettre à Ernest Chevalier

  • (15 juin 1847) Après tout, merde ! Avec ce grand mot, on se console de toutes les misères humaines.

Dictionnaire des idées reçues

  • Égoïsme : Se plaindre de celui des autres, et ne pas s'apercevoir du sien.
  • Érection. - Ne se dit qu'en parlant des monuments.
  • Feuille de vigne. - Emblème de la virilité dans l'art de la sculpture.
  • Jeune fille. - Articuler ce mot timidement. Toutes les jeunes filles sont pâles et frêles, toujours pures. Éviter pour elles toute espèce de livres, les visites dans les musées, les théâtres et surtout le Jardin des Plantes, côté singes.

L'éducation sentimentale

  • Rien n'est humiliant comme de voir les sots réussir dans les entreprises où l'on échoue.
  • Les coeurs des femmes sont comme ces petits meubles à secret, pleins de tiroirs emboîtés les uns dans les autres.

Madame Bovary

  • Il ne faut pas toucher aux idoles : la dorure en reste aux mains.

Un coeur simple

  • Les prairies étaient vides, le vent agitait la rivière ; au fond, de grandes herbes s'y penchaient, comme des chevelures de cadavres flottant dans l'eau.

Attribuées

  • À force de chercher, je trouve l'expression juste, qui était la seule et qui est, en même temps, l'harmonieuse… Le mot ne manque jamais quand on possède l'idée.
  • À moins d'être un crétin, on meurt toujours dans l'incertitude de sa propre valeur et de celle de ses œuvres.
  • À un certain âge, les deux bras d'un fauteuil vous attirent plus que les deux bras d'une femme.
  • Ah ! La faim ! La faim ! Ce mot-là, ou plutôt cette chose-là, a fait des révolutions ; elle en fera bien d'autres !
  • Bien des choses s'éclaireraient si nous connaissions notre propre généalogie.
  • Chacun de nous a dans le cœur une chambre royale ; je l'ai murée, mais elle n'est pas détruite.
  • Dans l'adolescence on aime les autres femmes parce qu'elles ressemblent plus ou moins à la première ; plus tard on les aime parce qu'elles diffèrent entre elles.
  • Il faut que les endroits faibles d'un livre soient mieux écrits que les autres.
  • Il faut une vanité peu commune pour qu'on ne s'aperçoive pas que vous en avez.
  • Il faut être assez fort pour se griser avec un verre d'eau et résister à une bouteille de rhum.
  • Il ne faut jamais penser au bonheur ; cela attire le diable, car c'est lui qui a inventé cette idée-là pour faire enrager le genre humain.
  • Il y a des hommes n'ayant pour mission parmi les autres que de servir d'intermédiaires ; on les franchit comme des ponts, et l'on va plus loin.
  • Il y a des outrages qui vous vengent de tous les triomphes, des sifflets qui sont plus doux pour l'orgueil que des bravos.
  • Imbéciles : Ceux qui ne pensent pas comme nous.
  • J'ai toujours tâché de vivre dans une tour d'ivoire ; mais une marée de merde en bat les murs, à la faire crouler…
  • Je dors comme un caillou, je mange comme un ogre et je bois comme une éponge.
  • L'art est la recherche de l'inutile ; il est dans la spéculation ce qu'est l'héroïsme dans la morale.
  • L'artiste doit s'arranger de façon à faire croire à la postérité qu'il n'a pas vécu.
  • L'auteur dans son œuvre doit être comme Dieu dans l'univers, présent partout et visible nulle part.
  • L'avenir est ce qu'il y a de pire dans le présent.
  • L'avenir nous tourmente, le passé nous retient, c'est pour ça que le présent nous échappe.
  • L'égalité, c'est l'esclavage. Voilà pourquoi j'aime l'art. C'est que là, au moins, tout est liberté dans ce monde des fictions.
  • L'habit d'un arlequin n'est pas plus varié dans ses nuances que l'esprit humain ne l'est dans ses folies.
  • L'espoir est un attentat sur la providence.
  • La Critique est la dixième Muse et la Beauté la quatrième Grâce.
  • La censure, quelle qu'elle soit, me paraît une monstruosité, une chose pire que l'homicide ; l'attentat contre la pensée est un crime de lèse-âme. La mort de Socrate pèse encore sur le genre humain.
  • La colère n'a pas de force, c'est un colosse dont les genoux chancellent et qui se blesse lui-même encore plus que les autres.
  • La courtisane est un mythe. Jamais une femme n'a inventé une débauche.
  • La mort n'a peut être pas plus de secrets à nous révéler que la vie?
  • La parole est un laminoir qui allonge toujours les sentiments.
  • Le génie, c'est Dieu qui le donne, mais le talent nous regarde.
  • Le crétin diffère moins de l'homme ordinaire que celui-ci ne diffère de l'homme de génie.
  • Le meilleur (des gouvernements) pour moi, c'est celui qui agonise, parce qu'il va faire place à un autre.
  • Le meilleur de la vie se passe à dire « il est trop tôt », puis « il est trop tard ».
  • Le mot ne manque jamais quand on possède l'idée.
  • Le souvenir est l'espérance renversée. On regarde le fond du puits comme on a regardé le sommet de la tour.
  • Le style est autant sous les mots que dans les mots.
  • Le superflu est le premier des besoins.
  • Les affections profondes ressemblent aux honnêtes femmes ; elles ont peur d'être découvertes, et passent dans la vie les yeux baissés.
  • Les femmes des uns font le bonheur des autres.
  • On fait de la critique quand on ne peut pas faire de l'art, de même qu'on se fait mouchard quand on ne peut pas être soldat.
  • Plus une idée est belle, plus la phrase est sonore.
  • Pour avoir du talent, il faut être convaincu qu'on en possède.
  • Quand le peuple ne croira plus à l'Immaculée Conception, il croira aux tables tournantes.
  • Que je crève comme un chien plutôt que de hâter d'une seconde ma phrase qui n'est pas mûre.
  • Une âme se mesure à la dimension de son désir.
  • Vieillard : A propos d'une inondation, d'un orage, etc., les vieillards du pays ne se rappellent jamais en avoir vu un semblable.