Citations - Voltaire
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Voltaire (1694 - 1778)
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XVIIIe siècle
- Voltaire de son vrai nom François-Marie Arouet, est un philosophe français du siècle des Lumières.
- Sa biographie
- Ses textes dans le domaine public
- Sa biographie
Œuvres
Candide
- Candide, [...], arriva enfin hors du théâtre de la guerre, [...]. (chapitre III)
- Il faut cultiver notre jardin. (chapitre XXX)
- Le doge a ses chagrins, les gondoliers ont les leurs.
- Le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin.
- Les sots admirent tout dans un auteur estimé. Je ne lis que pour moi ; je n'aime que ce qui est à mon usage.
- Tout est bien, tout va bien, tout va le mieux qu'il soit possible.
Charlot ou la comtesse de Givry
- Et voilà justement comme on écrit l'histoire.
De l'alcoran et de la loi musulmane
- On voit évidemment que toutes les religions ont emprunté tous leurs dogmes et tous leurs rites les unes des autres.
Dictionnaire philosophique
- À la honte des hommes, on sait que les lois du jeu sont les seules qui soient partout justes, claires, inviolables et exécutées. Pourquoi l'Indien qui a donné les règles du jeu d'échecs est-il obéi de bon gré dans toute la terre, et que les décrétales des papes, par exemple, sont aujourd'hui un objet d'horreur et de mépris ? C'est que l'inventeur des échecs combina tout avec justesse pour la satisfaction des joueurs, et que les papes, dans leurs décrétales, n'eurent en vue que leur seul avantage. L'Indien voulut exercer également l'esprit des hommes et leur donner du plaisir ; les papes ont voulu abrutir l'esprit des hommes.
- C'est l'étoffe de la nature que l'imagination a brodée.
- Ce sont d'ordinaire les fripons qui conduisent les fanatiques, et qui mettent le poignard entre leurs mains ; ils ressemblent à ce Vieux de la Montagne qui faisait, dit-on, goûter les joies du paradis à des imbéciles, et qui leur promettait une éternité de ces plaisirs dont il leur avait donné un avant-goût, à condition qu'ils iraient assassiner tous ceux qu'il leur nommerait.
- Ceux qui fortifient leurs raisonnements par la science vous diront que les Pères de l'Église ont avoué souvent eux-mêmes qu'il ne se faisait plus de miracles de leur temps. Saint Chrysostome dit expressément : « Les dons extraordinaires de l'esprit étaient donnés même aux indignes, parce que l'Église avait besoin de miracles ; mais aujourd'hui ils ne sont pas même donnés aux dignes, parce que l'Église n'en a plus besoin. » Ensuite il avoue qu'il n'y a plus personne qui ressuscite les morts, ni même qui guérisse les malades.
- Et qu'est-ce donc que le sang d'un saint Janvier que vous liquéfiez tous les ans quand vous l'approchez de sa tête ? Ne vaudrait-il pas mieux faire gagner leur vie à dix mille gueux, en les occupant à des travaux utiles, que de faire bouillir le sang d'un saint pour les amuser ? Songer plutôt à faire bouillir leur marmite.
- Je conclurai que je dois me méfier à plus forte raison de toutes mes idées en métaphysique ; que je suis un animal très faible, marchant sur des sables mouvants qui se dérobent continuellement sous moi, et qu'il n'y a peut-être rien de si fou que de croire avoir toujours raison.
- La discorde est le grand mal du genre humain, et la tolérance en est le seul remède.
- La religion naturelle a mille fois empêché des citoyens de commettre des crimes. Une âme bien née n'en a pas la volonté ; une âme tendre s'en effraye ; elle se représente un Dieu juste et vengeur. Mais la religion artificielle encourage à toutes les cruautés qu'on exerce de compagnie, conjurations, séditions, brigandages, embuscades, surprises de villes, pillages, meurtres. Chacun marche gaiement au crime sous la bannière de son saint.
- Mettons à la fin de presque tous les chapitres de métaphysique les deux lettres des juges romains quand ils n'entendaient pas une cause : N.L., non liquet, cela n'est pas clair.
- Notre misérable espèce est tellement faite que ceux qui marchent dans le chemin battu jettent souvent des pierres à ceux qui enseignent un chemin nouveau.
- Or l'histoire du déluge étant la chose la plus miraculeuse dont on ait jamais entendu parler, il serait insensé de l'expliquer : ce sont des mystères qu'on croit par la foi ; et la foi consiste à croire ce que la raison ne croit pas, ce qui est encore un miracle.
- Pourquoi Dieu ferait-il un miracle ? Pour venir à bout d'un certain dessein sur quelques êtres vivants ! Il dirait donc : « Je n'ai pu parvenir par la fabrique de l'univers, par mes décrets divins, par mes lois éternelles, à remplir un certain dessein ; je vais changer mes éternelles idées, mes lois immuables, pour tâcher d'exécuter ce que je n'ai pu faire par elles. » Ce serait un aveu de sa faiblesse, et non de sa puissance. Ce serait, ce semble, dans lui la plus inconcevable contradiction.
- Pourquoi existe-t-il tant de mal, tout étant formé par un Dieu que tous les théistes se sont accordés à nommer bon.
- Presque tout ce qui va au-delà de l'adoration d'un Être suprême et de la soumission du coeur à ses ordres éternels est superstition.
- Qu'est-ce que la tolérance ? C'est l'apanage de l'humanité. Nous sommes tous pétris de faiblesses et d'erreurs ; pardonnons-nous réciproquement nos sottises, c'est la première loi de la nature.
- Que répondre à un homme qui vous dit qu'il aime mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant ? Fanatisme
- Redisons tous les jours à tous les hommes : « la morale est une, elle vient de Dieu ; les dogmes sont différents, ils viennent de nous ».
- Remarquez que les temps les plus superstitieux ont toujours été ceux des plus horribles crimes.
- Toute secte, en quelque genre que ce puisse être, est le ralliement du doute et de l'erreur.
Scotistes, thomistes, réaux, nominaux, papistes, calvinistes, molinistes, jansénistes ne sont que des noms de guerre.
Il n'y a point de secte en géométrie ; on ne dit point un euclidien, un archimédien.
Quand la vérité est évidente, il est impossible qu'il s'élève des partis et des factions. Jamais on n'a disputé s'il fait jour à midi.
- Un gouvernement théocratique ne peut être fondé que sur des miracles ; tout doit y être divin. Le grand souverain ne parle aux hommes que par des prodiges ; ce sont là ses ministres et ses lettres patentes.
Discours sur l'homme
- Automates pensants, mus par des mains divines,
Nous serions à jamais de mensonges occupés,
Vils instruments d'un Dieu qui nous aurait trompés.
Épîtres
- Dieu fit la douce illusion
Pour les heureux fous du bel âge ;
Pour les vieux fous, l'ambition,
Et la retraite pour le sage.
- Dieu ne doit point pâtir des sottises du prêtre.
- En tout temps, en tous lieux, le public est injuste,
Horace s'en plaignait sous l'empire d'Auguste. À Mademoiselle Clairon
- J'ai fait un peu de bien ; c'est mon meilleur ouvrage.
- Je ne suis pas chrétien, mais c'est pour t'aimer mieux.
- Quand Auguste buvait, la Pologne était ivre.
- Qui n'aime point les vers a l'esprit sec et lourd.
- Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer. Le Pour et le Contre
- Si l'homme est créé libre, il doit se gouverner ;
Si l'homme a des tyrans, il les doit détrôner.
Eriphyle
- Les mortels sont égaux. Ce n'est pas la naissance,
C'est la seule vertu qui fait leur différence,
C'est elle qui met l'homme au rang des demi-dieux,
Et qui sert son pays n'a pas besoin d'aïeux.
Fausse critique de Meslier pour contourner la censure
- C'est un homme si profondément ulcéré des crimes dont il a été témoin qu'il en rend la religion chrétienne responsable, en oubliant qu'elle les condamne. Point de miracle qui ne soit pour lui un objet de mépris et d'horreur ; point de prophétie qu'il ne compare à celles de Nostradamus. Il va même jusqu'à comparer Jésus-Christ à don Quichotte, et saint Pierre à Sancho-Pança : et ce qui est le plus déplorable, c'est qu'il écrivait ces blasphèmes contre Jésus-Christ entre les bras de la mort, dans un temps où les plus dissimulés n'osent mentir, et où les plus intrépides tremblent. À propos de l'Abbé Meslier
Fragments historiques
- Les hommes en général ressemblent aux chiens qui hurlent quand ils entendent de loin d'autres chiens hurler.
L'ingénu
- Dieu n'a créé les femmes que pour apprivoiser les hommes.
- Malheur n'est bon a rien.
La Henriade
- C'est un poids bien pesant qu'un nom trop tôt fameux.
- Descends du haut des cieux, auguste Vérité !
Répands sur mes écrits ta force et ta clarté.
- La sombre jalousie, au teint pâle et livide,
Suit d'un pied chancelant le soupçon qui la guide.
- Tel brille au second rang qui s'éclipse au premier.
La Princesse de Babylone
- Les hommes abreuvés de liqueurs fortes ont tous un sang aigri et adulte qui les rend fous en cent manières différentes.
La Pucelle d'Orléans
- Si quelquefois l'innocent badinage
Vient en riant égayer mon ouvrage,
Quand il le faut, je suis très sérieux.
Mais je voudrais n'être pas ennuyeux.
Le Sottisier
- Le pape est une idole à qui on lie les mains et dont on baise les pieds.
- Prier Dieu c'est se flatter qu'avec des paroles, on changera toute la nature.
- Si Dieu nous a faits à son image, nous le lui avons bien rendu.
Le Temple du Goût
- Car monseigneur est surtout fort savant.
Les Cabales
- Il est vrai, j'ai raillé Saint-Médard et la bulle,
Mais j'ai sur la nature encor quelque scrupule.
L'univers m'embarrasse, et je ne puis songer
Que cette horloge existe et n'ait pas d'horloger.
Lettres philosophiques
- Jamais les philosophes ne feront une secte de religion. Pourquoi? C’est qu’il n’écrivent point pour le peuple, et qu’il sont sans enthousiasme.
- La raison humaine est si peu capable de démontrer par elle-même l'immortalité de l'âme que la religion a été obligée de nous la révéler.
Mahomet ou le Fanatisme (pièce)
- Exterminez, grands dieux, de la terre où nous sommes,
Quiconque avec plaisir répand le sang des hommes !
- Il est donc des remords ! Ô fureur ! Ô justice !
- Je pardonne aux erreurs où Mahomet t'entraîne ;
Mais peux-tu croire un dieu qui commande la haine ?
- Les préjugés, ami, sont les rois du vulgaire.
- Mahomet citoyen ne parut à vos yeux qu'un novateur obscur, un vil séditieux : aujourd'hui, c'est un prince ; il triomphe, il domine ; imposteur à la Mecque, et prophète à Médine, il sait faire adorer à trente nations tous ces mêmes forfaits qu'ici nous détestons.
Mélandes de Poésie
- L'instant où nous naissons est un pas vers la mort. Supplément pour cette œuvre
Mérope
- La vie est un opprobe, et la mort un devoir.
- Quand on a tout perdu, quand on n'a plus d'espoir,
La vie est un opprobe, et la mort un devoir.
- Qui sert bien son pays n'a pas besoin d'aïeux.
Micromégas
- Nous autres, sur notre petit tas de boue, nous ne concevons rien au-delà de nos usages.
Œdipe
- L'amitié d'un grand homme est un bienfait des dieux.
- Nos prêtres ne sont pas ce qu'un vain peuple pense : Notre crédulité fait toute leur science.
Œuvres complètes
- On prétend que Dieu a fait l'homme à son image, mais l'homme le lui a bien rendu.
- Quelques femmes toujours badines,
Quelques amis toujours joyeux,
Peu de vêpres, point de matines,
Une fille, en attendant mieux,
Voilà comme l'on doit sans cesse
Faire tête au sort irrité,
Et la véritable sagesse
Est de savoir fuir la tristesse
Dans les bras de la volupté.
Pensées
- [...] La populace, à laquelle il faut toujours des événements extraordinaires et atroces pour occuper des âmes désoeuvrées.
Poème sur la loi Naturelle
- Le ciel fit la vertu ; l'homme en fit l'apparence.
- Que conclure à la fin de tous mes longs propos ?
C'est que les préjugés sont la raison des sots.
Poème sur le désastre de Lisbonne
- C'est le propre des censures violentes d'accréditer les opinions qu'elles attaquent.
- Un jour tout sera bien, voilà notre espérance;
Tout est bien aujourd'hui, voilà l'illusion.
Satires
- L'univers m'embarrasse et je ne puis songer
que cette horloge existe et n'ait pas d'horloger.
Sept Discours en Vers sur l'Homme
- Aime la vérité mais pardonne à l'erreur.
Zadig
- Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent.
- N'ayant jamais pu réussir dans le monde, il se vengeait par en médire.
Correspondances
Ire Lettre sur Œdipe
- On doit des égards aux vivants ; on ne doit, aux morts, que la vérité.
Lettre à Etienne Noël Damilaville
- Il est à propos que le peuple soit guidé et non pas qu'il soit instruit.
- J'ai la maladie de faire des livres, et d'en être honteux quand je les ai faits. (1766)
- Quand la populace se mêle de raisonner, tout est perdu. (1 avril 1766)
Lettre au roi de Prusse
- Je vous dit , monseigneur, ce que je pense de ma nation, sans vouloir la mépriser ni la louer. Je crois que les Français vivent un peu dans l’Europe sur leur crédit, comme un homme riche qui se ruine insensiblement. (27 mai 1737)
Lettre à Laharpe (1775)
- Si l'auteur m'émeut, s'il m'intéresse, je ne le chicane pas, je ne sens que le plaisir qu'il m'a donné.
Lettre à Piron
- Dieu? Nous nous saluons, mais nous ne nous parlons pas.
Lettre au marquis d'Argenson (1739)
- Ce qui m'a dégoûté de la profession d'avocat, c'est la profusion de choses inutiles dont on voulut charger ma cervelle. Au fait ! est ma devise.
Lettre à madame Denis
- Je rougis d'être si philosophe en idée, et si pauvre en conduite
Attribuées
- À Alphonse Allais, avec le regret de ne pas l'avoir connu. Dédicace mise par Alphonse Allais lui-même sur un livre de Voltaire.
- À la cour, mon fils, l’art le plus nécessaire
N’est pas de bien parler, mais de savoir se taire.
- C'est encore peu de vaincre il faut savoir séduire.
- C'est n'être bon à rien de n'être bon qu'à soi. Dans une lettre à Mme Gabriel Cramer. Sans date (1767?).
- C'est une des superstitions de l'esprit humain d'avoir imaginé que la virginité pouvait être une vertu.
- Ce n'est pas l'amour qu'il fallait peindre aveugle, c'est l'amour-propre. Lettre à Damilaville, 11 mai 1764.
- Ce que nous appelons le hasard n'est et ne peut être que la cause ignorée d'un effet connu. Dictionnaire philosophique, article «Atome»
- Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. Dernière phrase du roman Candide.
- Cela est fort beau, mais j'ai du mal à croire que je descends d'une morue.
- Ceux qui ont avancé que tout est bien ont dit une sottise : il fallait dire que tout est au mieux. Énormité prêtée à Pangloss au chapitre 1er de Candide.
- C'est assurément ne pas connaître le cœur humain que de penser qu’on peut le remuer par des fictions.
- C'est l'amour de nous-mêmes qui assiste l'amour des autres ; c'est par nos besoins mutuels que nous sommes utiles au genre humain.
- Clio, belle et poète, a deux petits travers :
Elle fait son visage et ne fait pas ses vers. Il semble que ces vers soient de Lebrun.
- Connaissez-vous cette histoire frivole
D'un certain âne, illustre dans l'École ?
Dans l'écurie on vint lui présenter,
Pour son dîner, deux mesures égales,
De même force, à pareils intervalles;
des deux côtés, l'âne se vit tenter
Également, et, dressant ses oreilles,
Juste au milieu des deux formes pareilles,
De l'équilibre accomplissant les lois,
Mourut de faim, de peur de faire un choix. Dans La Pucelle d'Orléans, Chant XII.
- Courtes lettres et longues amitiés. Dans une lettre à M. Cideville du 8 mars 1732.
- Croyez moi, il n'y a de bonheur dans ce monde, pour notre corps, que d'avoir ses cinq sens en bon état et, pour notre âme, que d'avoir un ami, tout le reste n'est que chimères. Dans une lettre à M. Thieriot (1729)
- Dans ce pays-ci, il est bon de tuer de temps en temps un amiral pour encourager les autres. Candide, chapitre 23.
- Dieu est un comédien jouant devant un public trop effrayé pour rire.
- Écrasons l'infâme !
- En philosophie, il faut se défier de ce qu'on croit entendre trop aisément, aussi bien que des choses qu'on n'entend pas.
- Faites des perruques, maître André, faites des perruques, des perruques, des perruques. Dit à un perruquier-auteur
- Il a porté toutes les vertus des héros à un excès où elles sont aussi dangereuses que les vices opposés.
- Il croyait que les lois étaient faites pour secourir les citoyens autant que pour les intimider.
- Il est à propos que le peuple soit guidé et non pas qu'il soit instruit.
- Il ne se servent de la pensée que pour autoriser leurs injustices et n'emploient les paroles que pour déguiser leurs pensées.
- Il n’y a point de hasard; tout est épreuve, ou punition, ou récompense, ou prévoyance.
- Il se figurait alors les hommes tels qu'ils sont en effet, des insectes se dévorant les uns les autres sur un petit atome de boue.
- Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent.
- Il y a certainement des gens heureux de vivre, dont les jouissances ne ratent pas et qui se gorgent de bonheur et de succès.
- J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé.
- Je crois que vous vous êtes laissé entraîner aux grands principes du machiavélisme : ruinez qui pourrait un jour vous ruiner ; assassinez votre voisin qui pourrait devenir assez fort pour vous tuer. Polit. et légist. Comm. Esp. des Lois
- Je hais vos idées, mais je me ferai tuer pour que vous ayez le droit de les exprimer. Pas dans ses œuvres
- Je m'arrêterais de mourir, s'il me venait un bon mot ou une bonne idée.
- Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire. Pas dans ses œuvres
- Je suis comme les petits ruisseaux ; ils sont transparents parce qu'ils sont peu profonds.
- L'art de la citation est l'art de ceux qui ne savent pas réfléchir par eux-même.
- L'art de la médecine consiste à distraire le malade pendant que la nature le guérit.
- L'autre jour, au fond d'un vallon,
Un serpent piqua Jean Fréron ;
Que pensez-vous qu'il arriva ?
Ce fut le serpent qui creva. Exprimé contre un libelliste qu'il haïssait
- L'esprit est tout le contraire de l'argent; moins on en a, plus on est satisfait.
- L'homme est né pour vivre dans les convulsions de l'inquiétude ou dans la léthargie de l'ennui.
- L'intérêt que j'ai à croire une chose n'est pas une preuve de l'existence de cette chose.
- La beauté plaît aux yeux, la douceur charme l'âme.
- La femme coquette est l'agrément des autres et le mal de qui la possède.
- La grande affaire et la seule qu'on doive avoir, c'est de vivre heureux.
- La lecture agrandit l'âme.
- La plus petite intrigue fait dans un temps ce que les plus grands ressorts ne peuvent opérer dans un autre.
- La politique a sa source dans la diversité plus que dans la grandeur de l'esprit humain.
- Le mieux c'est l'ennemi du bien.
- Le pain dans sa patrie vaut encore mieux que des biscuits en pays étranger.
- Le seul moyen d'obliger les hommes à dire du bien de vous, c'est d'en faire.
- Le superflu, cette chose si nécessaire.
- Le temps, qui seul fait la réputation des hommes, rend à la fin leurs défauts respectables.
- Le travail éloigne de nous trois grands maux: l'ennui, le vice et le besoin.
- Le travail est l'opium du peuple, et je ne veux pas mourir drogué
- Les compliments sont le protocole des sots.
- Les faiblesses des hommes font la force des femmes.
- Les femmes ressemblent aux girouettes : elles se fixent quand elles se rouillent.
- Les larmes sont le langage muet de la douleur.
- Les livres les plus utiles sont ceux dont les lecteurs font eux-mêmes la moitié.
- Les malheurs particuliers font le bien général ; de sorte que plus il y a de malheurs particuliers et plus tout est bien.
- Les mortels sont égaux; ce n'est point la naissance,
C'est la seule vertu qui fait leur différence.
- Les paroles sont aux pensées ce que l'or est aux diamants; il est nécessaire pour les mettre en oeuvre, mais il en faut peu.
- Les passions sont les vents qui enflent les voiles du navire ; elles le submergent quelquefois, mais sans elles il ne pourrait voguer.
- Les querelles d'auteurs sont pour le bien de la littérature, comme dans un gouvernement libre les querelles des grands et les clameurs des petits sont nécessaires à la liberté. Cité par Dr Burney, Tours musicaux en Europe
- Les rivières ne se précipitent pas plus vite dans la mer que les hommes dans l'erreur.
- Malheur à qui ne se corrige pas, soi et ses œuvres ! Il faut se corriger, eût-on quatre-vingts ans. Je n'aime point les vieillards qui disent : « J'ai pris mon pli. » Ah! vieux fou, prends-en un autre. Rabote tes vers, si tu en as fait, et ton humeur, si tu en as.
- Malheureux, dont le cœur ne sait pas comme on aime,
Et qui n'ont point connu la douceur de pleurer!
- Mon Dieu, si vous existez, sauvez mon âme, si j'en ai une.
- N'est-il pas honteux que les fanatiques aient du zèle et que les sages n'en aient pas? Il faut être prudent, mais non pas timide. Pensées détachées de M. L'Abbé de St-Pierre
- On a trouvé, en bonne politique, le secret de faire mourir de faim ceux qui, en cultivant la terre, font vivre les autres.
- On croirait que cet ouvrage est le fruit de l'imagination d'un sauvage ivre.
- On doit des égards aux vivants; on ne doit aux morts que la vérité.
- On parle toujours mal quand quand on a rien à dire.
- On rougirait bientôt de ses décisions, si l'on voulait réfléchir sur les raisons pour lesquelles on se détermine.
- Peu de gens lisent ; et parmi ceux qui lisent, il y en a beaucoup qui ne se servent que de leurs yeux.
- Plus les hommes seront éclairés, et plus ils seront libres.
- Pour la plupart des hommes, se corriger consiste à changer de défauts.
- Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères.
- Quand nous voyons une belle machine, nous disons qu'il y a un bon machiniste, et que, ce machiniste a un excellent entendement. Le monde est assurément une machine admirable : donc il y a dans le monde une admirable intelligence, quelque part où elle soit. Cet argument est vieux et n'en est pas plus mauvais.
- Qui n'a pas l'esprit de son âge
De son âge a tout le malheur.
- Qui que tu es, voici ton maître :
Il l'est, le fut et doit être. Inscription pour une statue
- Rien n'est plus aisé à faire qu'un mauvais livre, si ce n'est une mauvaise critique.
- Si c'est ici le meilleur des mondes possibles, que sont donc les autres ?
- Si la nature ne nous avait faits un peu frivoles, nous serions très malheureux; c'est parce qu'on est frivole que la plupart des gens ne se pendent pas.
- Si les hommes étaient assez malheureux pour ne s’occuper que du présent, on ne sèmerait point, on ne bâtirait point, on ne planterait point, on ne pourvoirait à rien: on manquerait de tout au milieu de cette fausse jouissance.
- Usez, n'abusez pas ; ni l'abstinence ni l'excès ne rendent un homme heureux.
- Un corps où l’on reçoit des gens titrés, des hommes en place, des prélats, des gens de robe, des médecins, des géomètres... et même des gens de lettres!
- Un instant de bonheur vaut mille ans dans l’histoire.
- Un jour tout sera bien, voilà notre espérance :
Tout est bien aujourd'hui, voilà l'illusion.
Poème sur le désastre de Lisbonne
- Un mérite de la poésie dont bien des gens ne se doutent pas, c'est qu'elle dit plus que la prose, et en moins de paroles que la prose.
- Un moyen presque sûr de ne pas céder à l’envie de vous tuer c’est d’avoir toujours quelque chose à faire.
Creech, le commentateur de Lucrèce, mit sur son manuscrit: N.B. Qu’il faudra que je me pende quand j’aurai fini mon commentaire. Il se tint parole pour avoir le plaisir de finir comme son auteur. S’il avait entrepris un commentaire sur Ovide, il aurait vécu plus longtemps.