Citations - Simone de Beauvoir
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Simone de Beauvoir (1908 - 1986), femme de lettres française.
Œuvres
All said and done
- Comme il est difficile pour les Américains, même les Américains de bonne volonté, de ne pas se considérer comme le centre de l'univers !
L'invitée
- Elle ne cherchait pas le plaisir d'autrui. Elle s'enchantait égoïstement du plaisir de faire plaisir.
La cérémonie des adieux
- Sa mort nous sépare. Ma mort ne nous réunira pas. C'est ainsi ; il est déjà beau que nos vies aient pu s'accorder si longtemps.
La femme rompue
- Qu'est-ce qu'un adulte ? Un enfant gonflé d'âge.
La force de l'âge
- Entre deux individus, l'harmonie n'est jamais donnée, elle doit indéfiniment se conquérir.
- La parole ne représente parfois qu'une manière, plus adroite que le silence, de se taire.
- Le mariage multiplie par deux les obligations familiales et toutes les corvées sociales.
- Dans toute activité une liberté se découvre, et particulièrement dans l'activité intellectuelle parce qu'elle fait peu de place à la répétition.
Le deuxième sexe
- C'est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle; c'est le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète.
- Il y a des femmes de talent : aucune n'a cette folie dans le talent qu'on appelle le génie.
- Incapable de s'accomplir dans la solitude, l'homme dans ses rapports avec ses semblables est sans cesse en danger : sa vie est une entreprise difficile dont la réussite n'est jamais assurée.
- L'homme n'engage dans le coït qu'un organe extérieur : la femme est atteinte jusque dans l'intérieur d'elle-même.
- L'humanité préfère à la vie des raisons de vivre.
- Le mystère de l'incarnation se répète en chaque femme ; tout enfant qui naît est un Dieu qui se fait homme.
Les belles images
- Le bonheur : comme une raison que la vie se donne à elle-même.
Les bouches inutiles
- Catherine : C'est à toi que je donnerais Clarice.
Jean-Pierre : Me la donner ? Pensez-vous que je consentirais à l'enfermer dans ma maison et à lui dire : voilà que je suis toute ta part sur terre. Je n'ai pas l'âme d'un geôlier.
- Choisir la vie, c'est toujours choisir l'avenir. Sans cet élan qui nous porte en avant nous ne serions rien de plus qu'une moisissure à la surface de la terre.
- Clarice : Et comment s'aime-t-on sur la terre ?
Jean-Pierre : On lutte ensemble.
- Comme j'aime que tu existes.
- Comment mesurer la souffrance et la joie ? Peut-on comparer le poids d'une larme au poids d'une goutte de sang ?
- [...] Jamais je n'aurai l'audace de jeter en travers d'une vie étrangère le poids de ma volonté.
- Si un seul homme peut être regardé comme un déchet, cent mille hommes ensemble ne sont qu'un tas d'ordures.
Les mandarins
- Dans toutes les larmes s'attarde un espoir.
- La mort semble bien moins terrible, quand on est fatigué.
- On ne peut rien écrire dans l'indifférence.
Mémoires d'une jeune fille rangée
- Pour entrer dans le secret des choses, il faut d'abord se donner à elles.
- Privilège de l'enfance... la beauté, le luxe, le bonheur sont des choses qui se mangent.
- Toute réussite déguise une abnégation.
- Il m'était plus facile de penser un monde sans créateur qu'un créateur chargé de toutes les contradictions du monde.
Pour une morale de l'ambiguïté
- C'est dans la connaissance des conditions authentiques de notre vie qu'il nous faut puiser la force de vivre et des raisons d'agir.
- C'est le désir qui crée le désirable et le projet qui pose la fin.
- Il est peu de vertus plus tristes que la résignation ; elle transforme en fantasmes, rêveries contingentes, des projets qui s'étaient d'abord constitués comme volonté et comme liberté.
- Le présent n'est pas un passé en puissance, il est le moment du choix et de l'action.
- Le propre de toute morale est de considérer la vie humaine comme une partie que l'on peut gagner ou perdre, et d'enseigner à l'homme le moyen de gagner.
- On n'existe pas sans faire.
Pyrrhus et Cinéas
- L'homme ne peut s'éclairer par Dieu; c'est par l'homme qu'on essaiera d'éclairer Dieu.
- Si je prétendais assumer à l'infini les conséquences de mes actes, je ne pourrais plus rien vouloir.
- Si l'œuvre de Dieu est tout entière bonne, c'est qu'elle est tout entière utile au salut de l'homme ; elle n'est donc pas en soi une fin, mais un moyen qui tire sa justification de l'usage que nous en faisons.
Tous les hommes sont mortels
- Si l'on vit assez longtemps, on voit que toute victoire se change un jour en défaite.
Une mort très douce
- Il y a des jours où Dieu est si loin qu'il semble absent.
- On ne meurt pas d'être né, ni d'avoir vécu, ni de vieillesse. On meurt de quelque chose.
Attribuées
- C'est au sein du transitoire que l'homme s'accomplit, ou jamais.
- C'est dans l'Art que l'homme se dépasse définitivement lui-même.
- Ce qu'il y a de scandaleux dans le scandale, c'est qu'on s'y habitue.
- Écrire est un métier ... qui s'apprend en écrivant.
- En soi l'homosexualité est aussi limitante que l'hétérosexualité : l'idéal devrait être de pouvoir aussi bien aimer une femme qu'un homme, n'importe, un être humain, sans éprouver ni peur, ni contrainte, ni obligation. Cité dans Simone de Beauvoir ~ Claude Francis & Fernande Gontier
- En un sens le mystère de l'incarnation se répète en chaque femme; tout enfant qui naît est un dieu qui se fait homme.
- Il me semblait que la terre n'aurait pas été habitable si je n'avais eu personne à admirer.
- Ils se contentent de tuer le temps en attendant que le temps les tue.
- L'art est une tentative pour intégrer le mal.
- L'écrivain original, tant qu'il n'est pas mort, est toujours scandaleux.
- [...] L'érotisme implique une revendication de l'instant contre le temps, de l'individu contre la collectivité.
- L'esclave qui obéit choisit d'obéir.
- L'homme est libre ; mais il trouve sa loi dans sa liberté même.
- L'humanité est une suite discontinue d'hommes libres qu'isole irrémédiablement leur subjectivité.
- La beauté se raconte encore moins que le bonheur.
- [...] La fatalité triomphe dès qu'on croit en elle.
- La femme est tout ce que l'homme appelle et tout ce qu'il n'atteint pas.
- La femme n'est victime d'aucune mystérieuse fatalité : il ne faut pas conclure que ses ovaires la condamnent à vivre éternellement à genoux.
- La jeunesse n'aime pas les vaincus.
- Le couple heureux qui se reconnaît dans l'amour défie l'univers et le temps; il se suffit, il réalise l'absolu..
- Le génie, c'est la solution qu'on invente quand tout est désespéré. Cité dans Un homme infidèle ~ Madeleine Chapsal
- [...] Le meilleur des princes a toujours sur la conscience des centaines de morts.
- Les femmes se forgent à elles-mêmes les chaînes dont l'homme ne souhaite pas les charger.
- Les hommes se contentent de tuer le temps en attendant que le temps les tue.
- [...] Lorsqu'on prétend se jouer des salauds, en vérité on se compromet avec eux.
- Nous considérons l'artisanat comme une des formes exemplaires de l'activité humaine.
- On ne naît pas femme! On le devient.
- [...] On ne peut écrire dans l'indifférence.
- Pensée de vaincus, pensée vaincue.
- [...] Pour parler de soi, il faut parler de tout le reste.
- Pourquoi les mots, cette précision brutale qui maltraite nos complications ?
- Quand vraiment on ne veut plus aimer, on n'aime plus : mais on ne veut pas à volonté.
- Quel homme peut prévoir les conséquences de ses actes ?
- Sans échec, pas de morale.
- Se vouloir libre, c'est aussi vouloir les autres libres.
- Si seulement on pouvait être tout à fait pour, ou tout à fait contre!
- Un seul printemps dans l'année ... et dans la vie une seule jeunesse.
- Une absurdité responsable d'elle-même, voilà ce que je suis.
- Une cuiller pour maman, une pour bonne-maman... si tu ne manges pas, tu ne grandiras pas. Extrait de Mémoires d'une jeune fille rangée
- Une liberté qui ne s'emploie qu'à nier la liberté doit être niée.
- Vivre, c'est vieillir, rien de plus.
- Voilà le privilège de la littérature [...]. Les images se déforment, elles pâlissent. Les mots, on les emporte avec soi.