Citations - Søren Kierkegaard
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Søren Aabye Kierkegaard (1813 - 1855), philosophe danois.
Œuvres
Buch des richterers
- C'est lorsque l'homme n'est pas assuré de sa relation avec Dieu qu'il y a relation avec Dieu. Malheureux ceux qui croient être en relation avec lui car ils ne le sont certainement pas.
Crainte et tremblement
- La foi est la plus haute passion de tout homme. Il y a peut-être beaucoup d'hommes de chaque génération qui n'arrivent pas jusqu'à elle, mais aucune ne va au-delà d'elle.
In vino veritas
- À chaque femme correspond un séducteur. Son bonheur, ce n'est que de le rencontrer.
- De même que la chair de la tortue a le goût de toutes sortes de chairs, le mariage a un goût de tout, et de même que la tortue est un animal lent, le mariage l'est aussi.
- Quand on considère un homme, on pourrait croire qu'il est un tout par lui-même, et on le croit aussi jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que, dans la possession de l'amour, il n'est qu'une moitié qui court après son autre moitié.
Journal
- Dès ma première enfance, une flèche de la douleur s'est plantée dans mon cœur. Tant qu'elle y reste, je suis ironique - si on l'arrache, je meurs. (1846 - 1849)
- Je suis si peu compris qu'on ne comprend même pas mes plaintes de ne pas être.
- L'humoriste, comme le fauve, va toujours seul. (1834 - 1846)
- L'idée que Dieu est amour, dans le sens qu'il est toujours le même, est si abstraite qu'au fond elle équivaut au scepticisme.
- Les idées fixes sont comme des crampes, par exemple au pied... Le meilleur remède, c'est de marcher dessus.
- Les lunettes cachent beaucoup de choses - même une larme dans l'œil. (1834 - 1846)
- On a honte d'obéir au roi parce qu'il est le roi - alors on lui obéit parce qu'il est intelligent. (1846 - 1849)
- On ne souffre qu'une fois - on vainc pour l'éternité. (1846 - 1849)
- Se taire est dans le camp de la réflexion, c'est savoir parler, notamment de toute autre chose.
- Seuls les grands esprits sont exposés à ce que j'appelle des paradoxes, qui ne sont autre chose que des pensées grandioses, mais imparfaites. (1834 - 1846)
L'école du christianisme
- L'impossibilité de la communication directe est le secret de la souffrance du Christ.
- La chrétienté a aboli le christianisme sans trop le savoir.
Le concept d’angoisse
- L'angoisse est le vertige de la liberté.
- L'individu dans son angoisse du péché produit le péché.
- L'individu, dans son angoisse non pas d'être coupable mais de passer pour l'être, devient coupable.
- L'innocence n'est pas une perfection dont on doive souhaiter le retour ; car, le souhaiter, c'est déjà l'avoir perdue, et c'est alors un péché nouveau que de perdre son temps en souhaits.
- Sans le péché, point de sexualité, et sans sexualité, point d'histoire.
Le journal d'un séducteur
- Il n'y a rien sur quoi plane autant de séduction et de maléduction que sur un secret.
- Plus on se cache, plus il est désagréable d'être surpris.
- Qu'aime l'amour ? L'infinité.
Que craint l'amour ? Des bornes.
- S'introduire comme un rêve dans l'esprit d'une jeune fille est un art, en sortir est un chef-d'œuvre.
- Une condition capitale pour toute jouissance, c'est de se limiter.
- Une jeune fille qui veut plaire en se faisant intéressante plaira surtout à elle-même.
- Une mauvaise conscience peut rendre la vie intéressante.
Ou bien... Ou bien
- C'est ainsi, que périra le monde : dans la joie générale des gens spirituels qui croiront à une farce.
- Il arriva que le feu prit dans les coulisses d'un théâtre. Le bouffon vint en avertir le public. On pensa qu'il faisait de l'esprit et on applaudit ; il insista ; on rit de plus belle. C'est ainsi, je pense, que périra le monde : dans la joie générale des gens spirituels qui croiront à une farce.
- Il n'y a peut-être rien qui ennoblit plus un être humain que de savoir garder un secret.
- La haine est l'amour qui a sombré.
Post-scriptum aux miettes philosophiques
- Il est précisément correct de ne pas être compris, car par là, on est garanti contre tous les malentendus.
Propos sur le mariage
- Le mariage est et restera le voyage de découverte le plus important que l'homme puisse entreprendre ; toute autre connaissance de l'existence, comparée à celle d'un homme marié, est superficielle, car lui et lui seul a vraiment pénétré l'existence.
Riens philosophiques
- C'est là le paradoxe suprême de la pensée que de vouloir découvrir quelque chose qu'elle-même ne puisse penser.
Traité du désespoir
- Dans le possible, le croyant détient l'éternel et sûr antidote du désespoir ; car Dieu peut tout à tout instant. C'est là la santé de la foi, qui résout les contradictions.
- Dieu est « le juge » parce qu'il ignore la foule et ne connaît que les individus.
- L'admiration est un abandon heureux de soi-même, l'envie une revendication malheureuse du moi.
- Le moi n'a de santé et n'est franc désespoir, que parce que, ayant désespéré, transparent à lui-même, il plonge jusqu'à Dieu.
- Manquer de possible signifie que tout nous est devenu nécessité et banalité.
Attribuées
- Ce n'est pas le chemin qui est difficile, c'est le difficile qui est le chemin.
- Dans le vrai rapport de la prière, ce n'est pas Dieu qui entend ce qu'on lui demande, mais celui qui prie, qui continue de prier jusqu'à être lui-même, celui qui entend ce que Dieu veut.
- Dieu n'a qu'une seule passion : aimer et vouloir être aimé. Il ne peut pas ne pas aimer, presque comme si c'était une faiblesse, alors que, bien sûr, c'est sa force.
- Hélas, la porte du bonheur ne s'ouvre pas vers l'intérieur, et il ne sert donc à rien de s'élancer contre elle pour la forcer. Elle s'ouvre vers l'extérieur. Il n'y a rien à faire.
- Il faut souhaiter que philosopher soit la manière la plus naturelle de parler de l'homme aux hommes.
- Il n'est pas du tout difficile de séduire une jeune fille, mais d'en trouver une qui vaille la peine d'être séduite.
- Il y a deux façons de se tromper :
L'une est de croire ce qui n'est pas,
L'autre de refuser de croire ce qui est.
- J'ignore ce que sont les heures de félicité que l'amant goûte avec la bien-aimée avant le mariage ; mais les heures d'enivrement qu'elle connaît dans un magasin de couture lui passent sous le nez.
- Je suis un poète, mais je ne veux pas être un poète pour d'autres. Je dévorerai mes propres poèmes et j'en vivrai.
- L'amour est tout : aussi, pour qui aime, toute chose perd sa signification propre et n'en prend que par l'interprétation qu'en donne l'amour.
- L'amour ne se trouve que dans la liberté, et ce n'est qu'en elle qu'il y a de la récréation et de l'amusement éternel.
- La croix est vide, parce qu'elle t'attend.
- La meilleure preuve de la misère de l'existence est celle qu'on tire de la contemplation de sa magnificence.
- La mère aimante apprend à son enfant à marcher seul.
- La résistance est le péché de l'intelligence.
- La vie n'est pas un problème à résoudre mais une réalité dont il faut faire l'expérience.
- Le plaisir est décevant, les possibilités jamais.
- Le réel n'est pas plus nécessaire que le possible, car le nécessaire est absolument différent des deux.
- Les gens exigent la liberté d'expression pour compenser la liberté de pensée qu'ils préfèrent éviter.
- On a plus perdu, quand on a perdu sa passion que quand on s'est perdu dans sa passion.
- On aime ressentir l'influence bienfaisante d'un enfant, se mettre à son école, et, l'âme apaisée, l'appeler son maître avec reconnaissance.
- On ne peut comprendre la vie qu'en regardant en arrière ; on ne peut la vivre qu'en regardant en avant.
- Plus on pense de façon objective, moins on existe.
- Prie pour avoir toujours tort à l'égard de Dieu.
- Que les gens sont absurdes ! Ils ne se servent jamais des libertés qu'ils possèdent, mais réclament celles qu'ils ne possèdent pas ; ils ont la liberté de pensée, ils exigent la liberté de parole.
- Quel vin est aussi pétillant, savoureux, enivrant, que l'infini des possibles !
- Si la femme accomplit de grandes choses, on l'admire plus que l'homme, parce qu'on ne s'y attendait pas de sa part.
- Si on ne sait pas faire de l'amour cet absolu auprès de quoi toute autre histoire disparaît, on ne devrait jamais se hasarder à aimer, même pas si on se mariait dix fois.