Citations - Milan Kundera

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Milan Kundera (1929 - ), écrivain français d'origine tchèque.

Sommaire

Œuvres

La plaisanterie

  • Mon incrédulité est à ce point invétérée que si quelqu'un me confie ce qu'il aime ou ce qu'il n'aime pas, je ne prends pas du tout cela au sérieux ou, plus exactement, je ne vois là qu'un simple témoignage de l'image qu'il veut donner de lui-même.
  • Nulle action n'est en soi bonne ou mauvaise. Seule, sa place dans l'ordre la fait bien ou mal.
  • Mais il se trouve d'ordinaire que les événements comportent un autre sens que dans l'esprit de leurs aveugles auteurs ; ils ne sont souvent que des instructions déguisées, venues d'en haut, et les gens qui les ont laissé s'accomplir ne sont rien de plus que les messagers à leur insu d'une volonté suprême qu'ils ne soupçonnent même pas.
  • Les histoires personnelles, outre qu'elles se passent, disent-elles aussi quelque chose ? Malgré tout mon scepticisme, il m'est resté un peu de superstition irrationnelle, telle cette curieuse conviction que tout événement qui m'advient comporte en plus un sens, qu'il signifie quelque chose ; que par sa propre aventure la vie nous parle, nous révèle graduellement un secret, qu'elle s'offre comme un rébus à déchiffrer, que les histoires que nous vivons forment en même temps une mythologie de notre vie et que cette mythologie détient la clé de la vérité et du mystère. Est-ce une illusion ? C'est possible, c'est même vraisemblable, mais je ne peux réprimer ce besoin de continuellement déchiffrer ma propre vie.
  • Les jeunes, après tout, s'ils jouent, ce n'est pas leur faute ; inachevés, la vie les plante dans un monde achevé où on exige qu'ils agissent en hommes faits. Ils s'empressent, par suite, de s'approprier des formes et des modèles, ceux qui sont en vogue, qui leur vont, qui leur plaisent -- et ils jouent.
  • (…) la plupart des gens s'adonnent au mirage d'une double croyance : ils croient à la pérennité de la mémoire (des hommes, des choses, des actes, des nations) et à la possibilité de réparer (des actes, des erreurs, des péchés, des torts). L'une est aussi fausse que l'autre. La vérité se situe juste à l'opposé : tout sera oublié et rien ne sera réparé.
  • Chez moi, toutes les réflexions sont scrupuleuses ; dans la traduction, elles étaient à peine intelligibles ; à cause de formules alambiquées (« les moments dé­cisifs dans l'évolution de l'amour » devinrent « les noeuds à grimper de l'amour » ; « notre histoire à nous deux » devint « la trame événementielle que nous tissâmes de conserve » ; etc., etc.) mais aussi parce que le traducteur a suivi de façon déme­surée la fameuse règle du « beau style » qui interdit la répétition du même mot. J'ai toujours exécré cette règle. La pensée qui se veut exacte ne peut jouer avec des synonymes. En outre la répétition donne à mon texte un rythme, une mé­lodie qui, dans sa traduction, disparurent complètement. (notes sur La plaisanterie)

L'insoutenable légèreté de l'être

  • Le kitsch, par essence, est la négation absolue de la merde ; au sens littéral comme au sens figuré : le kitsch exclut de son champ de vision tout ce que l'existence humaine a d'essentiellement inacceptable.

Attribuées

  • La source de la peur est dans l'avenir, et qui est libéré de l'avenir n'a rien à craindre.