Citations - Jean Cocteau
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Jean Cocteau (1889 - 1963), poète, dramaturge, cinéaste et graphiste français.
Œuvres
Clair-obscur
- Si le feu brûlait ma maison, qu'emporterais-je ? J'aimerais emporter le feu...
La difficulté d'être
- Cette minute entre l'enfance et la jeunesse est la pire.
- Chaque fois que je relis, je m'aperçois que je n'ai pas lu.
- Écrire est un acte d'amour.
S'il ne l'est pas, il n'est qu'écriture.
- Il serait logique de supporter mieux les douleurs quand on est jeune puisqu'on a devant soi l'étendue, et l'espérance de se guérir.
- Je constate que mon âge est moins bête que celui de ma jeunesse et que ce n'est pas par résignation ou fatigue que je supporte mieux mes maux, mais par équilibre.
- [...] Je préfère être pessimiste. Je l'ai toujours été, par optimisme. J'espérais trop pour ne pas me mettre en garde contre une déception.
- L'enfance sait ce qu'elle veut.
Elle veut sortir de l'enfance. (De la jeunesse)
- Méfions-nous des noyés qui s'accrochent et qui nous noient.
- On connaît la platitude, l'ennui mortel de nos immeubles où l'homme se renonce.
- Peut-être, n'ayant plus d'autre emploi de ma personne que celui de l'âme, la dégradation physique m'affecte-t-elle moins.
- S'il est beau qu'un jeune homme soit jeune, il est beau qu'un homme vieux soit vieux.
- Car la jeunesse sait d'abord ce qu'elle ne veut pas avant de savoir ce qu'elle veut.
La machine infernale
- Beaucoup d'hommes naissent aveugles et ils ne s'en aperçoivent que le jour où une bonne vérité leur crève les yeux.
- Le mystère a ses mystères. Les Dieux possèdent leurs dieux. Nous avons les nôtres, ils ont les leurs. C'est ce qui s'appelle l'infini.
Acte III
- Les secrets les plus secrets se livrent un jour à celui qui les cherche. L'homme intègre qui jure le silence parle à sa femme, qui parle à une amie intime et ainsi de suite.
Le Coq et l'Arlequin
- Il y a des vérités qu'on ne peut dire qu'après avoir obtenu le droit de les dire.
Maalesh
- Sur l'Acropole la beauté se couche.
Le Potomak
- Ce que le public te reproche, cultive-le : c'est toi.
Le rappel à l’ordre
- Cent ans après ma mort, je me reposerai, fortune faite.
- Un beau livre, c'est celui qui sème à foison les points d'interrogation.
Le sang d’un poète
- Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu plus avant de renvoyer les images.
Mon premier voyage : Le Tour du monde en quatre-vingts jours
- On s’élève selon ses ailes. On s’enfonce selon son poids. On ne dépasse pas sa vitesse. Combien de chevaux emballés a-t-on pris pour des chevaux gagnants ? Le temps remet tout à sa place.
Les Enfants Terribles
- Les privilèges de la beauté sont immenses. Elle agit même sur ceux qui ne la constatent pas.
Les Mariés de la tour Eiffel
- Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d’en être l’organisateur !
Le testament d'Orphée
- Vous êtes accusé d'innocence, c'est à dire d'atteinte à la justice en étant capable et coupable de tous les crimes au lieu de l'être d'un seul, apte à tomber sous le coup d'une peine précise de notre juridiction.
Opium
- Chez l'homme, la drogue n'endort pas le cœur, elle endort le sexe. Chez la femme, elle éveille le sexe et endort le cœur.
- Moraliser l’opiomane, c’est dire à Tristan : « Tuez Yseult. Vous irez beaucoup mieux après. »
- Or le poète ne demande aucune admiration ; il veut être cru.
Attribuées
- À force d'aller au fond des choses, on finit par y rester.
- Finalement, je crois que j'ai vécu très au-dessus des moyens de mon époque.
- Je sais que la poésie est indispensable, mais je ne sais pas à quoi.
- La jeunesse est une acquisition de l'âge mûr.
- La jeunesse sait ce qu'elle ne veut pas avant de savoir ce qu'elle veut.
- La Lune est le Soleil des statues.
- La mode, c'est ce qui se démode.
- Le bonheur exige du talent. Le malheur pas. On se laisse aller. On s’efforce. C’est pourquoi le malheur plaît et le bonheur effraye la foule.
- Le drame des poètes, c'est qu'ils doivent vivre au-dessus des moyens de leur époque.
- Le fruit d'Ève fendu.
- Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n'est pas simple, son présent n'est qu'indicatif, et son futur est toujours conditionnel.
- Le vrai tombeau des morts c'est le cœur des vivants.
- Marlène Dietrich a un nom qui commence par une caresse et s'achève par un coup de cravache.
- On a fait de moi un personnage à qui je refuserais de serrer la main.
- On croit que le style est une façon compliquée de dire des choses simples, alors que c'est une façon simple de dire des choses compliquées.
- Pénélope était la dernière épreuve qu'Ulysse eut à subir à la fin de son voyage.
- Petit à petit, les chats deviennent l'âme de la maison.
- Qu'y a-t-il de pire qu'une femme ? Deux femmes.
- Que pense le marbre dans lequel un sculpteur taille un chef-d'œuvre?
Il pense: on me frappe, on m'abîme, on m'insulte, on me brise, je suis perdu.
Ce marbre est idiot.
La vie me taille! […]
Elle fait un chef-d'œuvre. - Si je préfère les chats aux chiens, c'est parce qu'il n'y a pas de chat policier.
- Toute supériorité dérange une époque où chacun se hausse en abaissant les autres.
- Travailler ensemble est une façon définitive de faire l'amour. Cité dans À la française - Le couple à travers l'histoire ~ Joseph Barry
- Un académicien est un homme qui se change en fauteuil quand il meurt.
- Un chef-d'œuvre de la littérature n'est jamais qu'un dictionnaire en désordre.
- Un éditeur qui entre dans son bureau préfère y trouver un cambrioleur qu'un poète.
- Un enfant prodige, c'est un enfant dont les parents ont beaucoup d'imagination.
- Un texte traduit est un clair de lune empaillé.
- Un véritable dramaturge connaît mal ses personnages. Ils le dépassent et profitent, pour vivre, d'une sorte d'hypnose où vous met la création. Il serait ridicule de croire qu'un dramaturge est dieu et même ridicule de croire qu'un dieu en sache si long sur ses créatures. Chaque jour je découvre les dessous de la pièce et les mobiles de mes personnages.
- Tu dis que tu aimes les fleurs et tu leur coupes la queue,
tu dis que tu aimes les chiens et tu leur mets une laisse,
tu dis que tu aimes les oiseaux et tu les mets en cage,
tu dis que tu m'aimes alors moi j'ai peur.