Citations - Graham Greene

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Graham Greene (1904 - 1991), écrivain anglais.

Sommaire 1 Œuvres 1.1 L'autre et son double 1.2 La fin d’une liaison 1.3 La puissance et la gloire 1.4 Le fond du problème 1.5 Le Ministère de la Peur 1.6 Le troisième homme 2 Média 2.1 Entretien avec Pierre Assouline (Octobre 1988) 3 Attribuées

Œuvres

L'autre et son double

• Rien n'est pire qu'un rire stupide.

• Une déficience est souvent un don.

La fin d’une liaison

• C'est une chose étrange de découvrir et de croire qu'on est aimé, quand on sait que personne ne peut aimer personne qu'un père, une mère ou un Dieu.

• Il y a des hommes qui nous inspirent l'irrésistible besoin de les taquiner : ceux dont les vertus ne sont pas les nôtres.

• La haine ressemble beaucoup à l'amour physique : elle a ses moments de crise et ses périodes de calme.

• Lorsqu'une femme occupe vos pensées toute la journée, on ne devrait pas, par surcroît, rêver d'elle la nuit.

• N'importe quelle prière vaut mieux que l'absence de prière. C'est une façon de reconnaître la puissance de Dieu, et c'est à mon avis une façon de le louer.

• On n'accueille pas invariablement avec joie la présence d'une femme, même lorsqu'on en est amoureux.

• Quand deux êtres se sont aimés, ils ne peuvent se dissimuler la moindre absence de tendresse dans un baiser.

• Quand on est jeune, on échafaude un programme de travail dont on s'imagine qu'il durera toute la vie et résistera à n'importe quel cataclysme.

La puissance et la gloire

• À quoi sert de se confesser lorsqu'on aime le fruit de sa faute ?

• C'est lorsque nous aimons notre péché que nous sommes damnés irrémédiablement.

• Ce doit être réconfortant pour un soldat de savoir que des deux côtés, les atrocités sont les mêmes : personne n'est jamais seul.

• Ce qu'on ne voit pas, on peut l'ignorer.

• Croire que parce que ses yeux n'expriment rien, un être ne souffre pas, est une erreur facile à commettre.

• Il est possible que les manoeuvres ne servent pas à gagner les batailles, mais les exercices forment le caractère.

• Il faut aimer toutes les âmes comme si chacune était celle de son propre enfant.

• L'espoir est un instinct que seul peut tuer un raisonnement de l'esprit. Les animaux ne connaissent pas le désespoir.

• La haine n'est qu'une défaite de l'imagination.

• La joie est tributaire de la souffrance. La souffrance est partie essentielle de la joie. Quand nous avons faim, songez comme la nourriture nous paraît bonne !

• La mort est un fait. Nous n'essayons pas de corriger les faits.

• La mort n'est pas la fin de la souffrance. Croire à la paix est une sorte d'hérésie.

• Le cœur est une bête dont il est prudent de se méfier. L'intelligence en est une autre, mais elle au moins, ne parle pas d'amour.

• Le malheur, comme la pitié, peut devenir une habitude.

• Les femmes sont d'une ingéniosité effrayante : sur les ruines de plans qui échouent, elles en bâtissent immédiatement de nouveaux.

• Notre monde n'est pas tout l'univers. Peut-être y a-t-il un endroit où le Christ n'est pas mort.

• On peut douter de la valeur d'une vie vertueuse qui se termine dans le vice autant que d'une vie de péché qui finit bien.

• Souffrir est un délit.

Le fond du problème

• Aucun être humain ne peut réellement en comprendre un autre ; personne ne peut tout arranger pour le bonheur d'un être.

• Je puis regretter d'avoir menti, d'être la cause de ruines et de souffrances, mais fussé-je sur le point de mourir, je ne pourrais me repentir d'avoir aimé.

• L'amitié est une émanation de l'âme. C'est en quelque chose qu'on sent. On ne la donne pas en échange d'un autre don.

• L'honnêteté est une arme à deux tranchants, tandis que l'intelligence veille sur les intérêts personnels d'un individu.

• La souffrance est pire dans le noir ; on ne peut poser les yeux sur rien.

• La vérité est un symbole que poursuivent les mathématiciens et les philosophes. Dans les rapports humains, la bonté et les mensonges valent mieux que mille vérités.

• Le temps passe, pour deux personnes, d'une façon si différente : il est rapide ou lent, suivant l'amitié qu'elles ressentent.

• On parle du courage d'un condamné à mort qui marche jusqu'au lieu de l'exécution : il en faut parfois autant pour garder une façade acceptable en allant au-devant de la souffrance quotidienne.

• On passe tant d'heures dans la vie à remettre à plus tard ce qui doit souffrir ; on ne perd jamais à surseoir.

• Quand un événement devient un cas, il semble avoir cessé de se rapporter à un être humain.

• Réconforter l'être devient à la longue une routine, autant que l'acte sexuel.

• Toute passion meurt, tout amour s'épuise, mais la pitié survit à tout. Rien ne parvient à l'user. La vie la nourrit sans cesse.

• Un homme a toujours le droit de se venger, si peu que ce soit ; la vengeance est bonne pour le caractère ; d'elle naît le pardon.

Le Ministère de la Peur

• [...] On a beau se moquer des rêveurs, ils ont ce qui manque à beaucoup: la force de leurs convictions qui entretient en eux la flamme souvent tremblante d'un idéal difficile à atteindre. En effet, combien de croyants marmottent tous les jours des prières sans y ajouter la moindre foi? Et cependant, à force de les répéter, ces mots finissent souvent par s'incruster en eux jusqu'au jour où, à la surprise générale, ils influent sur leurs moindres actions.

Le troisième homme

• La nature humaine a, elle aussi, d'étranges raisons biscornues que le coeur ignore certainement.

• Le mal ressemble à Peter Pan. Il possède le privilège horrible et horrifiant de l'éternelle jeunesse.

• Les principes sont faits pour être violés. Être humain est aussi un devoir.

• Tandis qu'un animal se tapit dans le noir pour mourir, un homme cherche la lumière. Il veut mourir chez lui, dans son élément, et les ténèbres ne sont pas son élément.

• Il y a forcément quelque chose de frelatté chez un homme qui n'accepte pas de bonne grâce la calvitie.

• J'ai toujours détesté les gens de la police : quand ils ne sont pas malhonnêtes, ils sont idiots.

Média

Entretien avec Pierre Assouline (Octobre 1988)

• Il n'y a pas de littérature sans péché.

Attribuées

• Celui qui cherche Dieu l'a déjà trouvé.

• Il y a toujours dans notre enfance, un moment où la porte s'ouvre et laisse entrer l'avenir.

• La meilleure odeur est celle du pain, le meilleur goût, celui du sel, le meilleur amour, celui des enfants.

• Le désespoir est le prix qu'il faut payer lorsqu'on s'est fixé un but impossible.

• Les lettres peuvent mentir et elles donnent de la durée au mensonge ; elles demeurent comme un témoignage contre vous ; elles vous font paraître encore plus déloyal que la parole.

• Nous n'arrivons jamais à nous faire à l'idée que nous comptons moins pour les autres qu'ils ne comptent pour nous.

• Nous ne choisissons pas les choses qui nous touchent.

• Nous sommes tous résignés à la mort ; c'est à la vie que nous n'arrivons pas à nous résigner.

• On ne peut pas aimer l'humanité. On ne peut aimer que des gens.

• On ne peut pas empêcher un homme de montrer ce qu'il vaut.

• On ne peut pas se fier à ses supérieurs lorsqu'on a réussi là où ils ont échoué.

• Personne ne sait combien de temps peut durer une seconde de souffrance.

• Quand un homme est amoureux, il ne lui vient pas à l'idée que la femme ne s'en est pas aperçu : il croit l'avoir dit nettement par un ton de voix, un frôlement de main.