Citations - Émile Verhaeren
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Émile Verhaeren (1855 — 1916), poète belge.
Sommaire
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Œuvres
Heures d'après-midi
- Vous avez dit, tel soir, des paroles si belles
Que sans doute les fleurs qui se penchaient vers vous,
Soudain nous ont aimés et que l'une d'entre elles,
Pour nous toucher tous deux, tomba sur mes genoux.
La multiple splendeur
Les rêves
- Homme, tout affronter vaut mieux que tout comprendre.
La vie est à monter, et non pas à descendre.
Le monde
- Le monde est fait avec des astres et des hommes.
Le verbe
- Mon esprit triste, et las des textes et des gloses,
Souvent s'en va vers ceux qui, dans leur prime ardeur,
Avec des cris d'amour et des mots de ferveur,
Un jour, les tout premiers, ont dénommé les choses.
Les débâcles
- Je rêve une existence en un cloître de fer,
Brûlée au jeûne et sèche et râpée aux cilices,
Où l'on abolirait, en de muets supplices,
Par seule ardeur de l'âme, enfin, toute la chair.
Les campagnes hallucinées
- La débauche et la faim s'accouplent en leur trou
Et le choc noir des détresses charnelles
Danse et bondit à mort dans les ruelles.
- Tandis qu'au loin, là-bas,
Sous les cieux lourds, fuligineux et gras,
Avec son front comme un Thabor,
Avec ses suçoirs noirs et ses rouges haleines,
Hallucinant et attirant les gens des plaines,
C'est la ville que le jour plombe et que la nuit éclaire.
La ville en plâtre, en stuc, en bois, en fer, en or,
Tentaculaire !
Les flammes hautes
- J'ai pour voisin et compagnon
Un vaste et puissant paysage
Qui change et luit comme un visage
Devant le seuil de ma maison.
Les heures
- Dis-moi, ma simple et tranquille amie,
Dis, combien l'absence, même d'un jour,
Attriste et attise l'amour
Et le réveille, en ses brûlures endormies ?
Les moines
- Vers une lune toute grande,
Qui reluit dans un ciel d'hiver,
Comme une patène d'or vert,
Les nuages vont à l'offrande.
Les pêcheurs
- Les minuits durs sonnent là-bas,
A sourds marteaux, sonnent leurs glas,
De tour en tour, les minuits sonnent,
Les minuits durs des nuits d'automne
Les minuits las.
Les penseurs
- Autour de la terre obsédée
Circule, au fond des nuits, au cœur des jours,
Toujours,
L'orage amoncelé des montantes idées.
Les soirs
- Il tourne et tourne, et sa voile couleur de lie
Est triste et faible et lourde et lasse, infiniment.
Les villages illusoires
- Le passeur d'eau, les mains aux rames,
À contre flot, depuis longtemps ;
Luttait, un roseau vert entre les dents.
- Voici le vent,
Le vent sauvage de Novembre.
Les visages de la vie
- Vivre plus haut encor, dès que le sort s'entête
À dessécher la sève et la force des bras.
Un matin
- Oh ! quels tombeaux creusent les livres
Et que de fronts armés y descendent vaincus !