Citations - Assia Djebar

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Assia Djebar, de son pseudonyme Fatima-Zohra Imalayen (1936 - ), auteur et cinéaste algérienne.

Œuvres

L'Amour, la fantassia

  • Au fond, tout mon travail de vingt à quarante ans a été de rechercher cette ombre perdue dans la langue française. Il y a deux sortes de perte : la perte qui vous hante et la perte que vous oubliez, l'oubli de la perte. Le terrible, c'est l'oubli de la perte.
  • J'ai tenté de retravailler la langue française comme une sorte de double de tout ce que j'ai pu dire dans ma langue du désir.

Les Enfants du nouveau monde

  • Cette peur, chez l'homme, bref tressaillement de surface au-dessous de laquelle demeure - et chaque membre de la famille, au dîner où l' on se regroupe, le sent sans avoir besoin de l'expliquer - la roche de certitude que forment à la fois la conscience farouche des jours présents, la solidarité avec ceux de la montagne et l' espoir de la victoire, après le sang. Sursautent aussi la haine et la désir de revanche, mais si peu, surtout si le chef de famille, qui fait alors le récit de sa journée, est calme, de ce calme dédaigneux qu'ont d'instinct les hommes de cette ville, quand ils ont parcouru presque toutes les étapes d'une vie qu'ils pensaient sans surprise : un métier besogneux mais qui fait vivre, le mariage, les enfants puis, la cinquantaine venue, une façon plus douce enfin, moins raidie dans l'effort d'humilité, de s'agenouiller dans la prière et de s'engloutir dans les heures plates de la méditation qui suit.
  • Et la prison, comment était-ce ? [...] Une chance pour moi ; là où j'ai découvert des frères, où je suis devenu un homme !
  • Sait-on, après tout, avec clarté, ce qui en l'autre est notre image, quel écho frappé, puis revenu, a créé entre nous le désert ?