Citations - Arthur Koestler

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Arthur Koestler (1905 - 1983) Arthur Koestler est né en 1905 à Budapest. Il fit ses études à Vienne, puis devint journaliste en Palestine. Après avoir effectué plusieurs séjours en URSS, il participa à la guerre civil espagnol. EN 1938, ayant rompu avec le parti communiste allemand, il fonda à Paris une revue antinazie et antisoviètique. A partir de 1940, il vécut en Angleterre. Son oeuvre de romancier, philosophe, historien et essayiste lui vaut une renommée mondiale.

Sommaire 1 Œuvres 1.1 Bricks to Babel 1.2 Face au néant 1.3 La corde raide 1.4 Le cri d'Archimède 1.5 Le Yogi et le commissaire 1.6 Le zéro et l'infini 1.7 Les call-girls 1.8 Les somnambules 1.9 Testament espagnol 2 Média 2.1 L'express (magazine, Février 1979) 3 Attribuées

Œuvres

Bricks to Babel

• On ne fait pas de guerres pour des territoires mais pour des mots.

Face au néant

• Depuis l'aube de la conscience jusqu'au milieu de notre siècle, l'homme a dû vivre avec la perspective de sa mort en tant qu'individu ; depuis Hiroshima, l'humanité doit vivre avec la perspective de son extinction en tant qu'espèce biologique.

La corde raide

• La distinction entre le vrai et le faux s'applique aux idées, non aux sentiments. Un sentiment peut être superficiel, il ne sera jamais menteur.

Le cri d'Archimède

• [...] C'est une erreur flagrante que d'assimiler la science à la raison pure et à la logique, comme l'art à l'intuition et à l'émotion. Nulle découverte n'a jamais été faite par déduction logique, aucune oeuvre d'art sans calcul, ni métier; dans l'une comme dans l'autre interviennent les jeux émotifs de l'inconscient.

• Ce sentiment océanique d'étonnement et d'admiration est la source de la mystique, de la science pure et de l'art pour l'art; c'est leur commun dénominateur, leur lien affectif.

• Découvrir c'est bien souvent dévoiler quelque chose qui a toujours été là, mais que l'habitude cachait à nos regards.

• J'ai mes solutions depuis longtemps, mais je ne sais pas encore comment je peux y arriver.

• L'acte de la découverte a un aspect disruptif et un aspect constructif. Il faut qu'il brise les structures de l'organisation mentale afin d'agencer une synthèse nouvelle.

• L'art est une forme de communication qui vise à provoquer un écho recréateur. On devrait regarder l'éducation comme un art, et employer les techniques appropriées de l'art pour obtenir le même écho.

• L'homme ne peut hériter le passé, il faut qu'il le recrée.

• L'humoriste prospère sur le difforme; l'artiste déforme le monde pour le recréer à son image.

• La curiosité intellectuelle - vouloir comprendre - dérive d'un besoin aussi fondamental que la faim ou la sexualité: l'énergie exploratrice.

• La découverte comique énonce le paradoxe, la découverte scientifique le résout.

• La meilleure façon d'apprendre est de résoudre des problèmes.

• La véritable création commence où finit le langage.

• La vision statique n'existe pas; nul ne peut voir sans explorer.

• Le besoin de conquête vient de la force, le besoin de participation vient du sublime étonnement.

• Le genre de divertissement que nous déversent les communications de masse risque de nous faire oublier que la vraie récréation est une re-création.

• Le mystique croit en un Dieu inconnu; le penseur, le savant en un ordre inconnu; il est difficile de dire lequel surpasse l'autre en dévotion non rationnelle.

• Le rêveur flotte parmi les fantômes des profondeurs ténébreuses; le poète est un plongeur muni d'un tube respiratoire.

• Les mobiles de l'humoriste relèvent de l'agression, ceux de l'artiste de la participation, ceux du savant de l'exploration.

Le Yogi et le commissaire

• Dans l'équation sociale l'individu figure à la fois le zéro et l'infini.

Le zéro et l'infini

• Celui qui comprend et pardonne - où donc trouvera-t-il un mobile d'action ?

• La maturité des masses consiste en leur capacité de reconnaître leurs propres intérêts.

Les call-girls

• Il est facile de croire. Facile de ne pas croire. Ce qui est dur, c'est de ne pas croire à son incroyance.

• Il est plus efficace de trancher les têtes que de fendre les cheveux en quatre.

• Il n'y a rien de plus méprisant qu'un touriste qui traite de touriste un autre touriste.

• L'enfant est obligé d'endurer une période d'impotence et de dépendance plus longue que les jeunes de n'importe quelle autre espèce. Il est permis de se demander si cette expérience initiale de complète dépendance n'est pas responsable, au moins partiellement, de la tendance de notre espèce à obéir, à se soumettre à l'autorité imposée par des individus ou des groupes, et de sa suggestibilité aux doctrines et aux symboles. En somme, si j'ose dire, le lavage de cerveau commence au berceau.

• La démocratie est chose trop sérieuse pour être confiée aux électeurs.

• La géométrie, étude éthérée, se préoccupait de formes pures, de rapports, de structures abstraites, et non pas de vile matière. Elle poursuivait des idées désincarnées qui se prêtaient à la fois aux révélations les plus profondes et aux jeux les plus délicieux. L'énigme de l'univers se cachait dans la danse des nombres, dans les mouvements des corps célestes et dans les mélodies de la lyre d'Orphée. Adeptes des mystères orphiques en effet, les pythagoriciens avaient donné à ce culte un sens nouveau: le mystère ultime, pour eux, c'étaient les formes géométriques et les relations mathématiques, et la prière la plus belle, c'était l'ascèse de l'étude, la véritable purge orphique. Les dieux parlaient en chiffres.

• La loi de l'inertie s'applique à l'imagination: nous ne pouvons pas croire que demain différera d'aujourd'hui.

• La philosophie est chose trop sérieuse pour qu'on la laisse aux philosophes.

• Les drapeaux sont des slogans optiques. Les hymnes nationaux sont des slogans musicaux.

• Les hommes ne tuent pas par haine, ils tuent par amour de leurs dieux.

• Naître, c'est se trouver dans une mauvaise passe.

• [...] On se passionne de plus en plus pour des fragments de réalité de plus en plus minuscules.

• Parce que l'on est obsédé par les horreurs qui menacent l'humanité, faut-il s'interdire le plaisir d'être en vie ?

• Si vous faites l'inventaire des causes du malheur de l'humanité, mettez au premier rang le langage. C'est le poison qui rend fou, et qui détruit l'espèce.

• Voilà une idée qui me plaît beaucoup. C'est surréaliste, c'est absurde, donc c'est excellent.

Les somnambules

• L'inertie de l'esprit humain, sa résistance aux nouveautés ne s'affirment pas, comme on pourrait le croire, dans les masses ignorantes - aisément persuadées dès que l'on frappe leur imagination - mais chez les professionnels qui vivent de la tradition et du monopole de l'enseignement.

• Les révolutions intellectuelles qui façonnent les grandes conceptions d'une époque ne se transmettent pas dans les manuels ; elles se répandent comme des épidémies, par contagion d'agents invisibles et d'innocents porteurs de germes, par toutes sortes de contacts, ou simplement dans l'air que tout le monde respire.

• Nous pouvons ajouter à nos connaissances, nous ne pouvons rien en retrancher.

• Partout et toujours il y a eu des gens pratiques absorbés dans les faits... ; partout et toujours il y a eu des hommes de tempérament philosophique absorbés dans les principes généraux. C'est l'union d'un intérêt passionné pour les petits détails avec une égale passion pour la généralisation abstraite qui constitue la nouveauté de notre société actuelle.

• Tout vide spirituel peut provoquer des tempêtes passionnées.

Testament espagnol

• Les psychanalystes sont les égoutiers de l'âme ; l'odeur pénétrante de leur profession les suit jusque dans leur vie privée.

Média

L'express (magazine, Février 1979)

• L'existence d'un Dieu omniscient, omnipotent et qui ferait de l'amour son principe essentiel est contredite par toute l'histoire de l'humanité.

Attribuées

• Adam et Eve étaient soviétiques : ils étaient nus, le fruit qu'ils mangeaient était défendu et, néanmoins, ils s'imaginaient être au Paradis.

• Il est facile de croire, facile de ne pas croire. Ce qui est dur c'est de ne pas croire à son incroyance.

• La curiosité intellectuelle - vouloir comprendre - dérive d'un besoin aussi fondamental que la faim ou la sexualité : l'énergie exploratrice.

• La loi de l'inertie s'applique à l'imagination : nous ne pouvons pas croire que demain différera d'aujourd'hui.

• La société et la science ont tellement baigné dans les idées du mécanisme, de l'utilitarisme et de la libre concurrence économique, que la sélection a remplacé Dieu comme ultime réalité.

• La souffrance a ses limites, pas la peur.

• Plus une découverte est originale, plus elle semble évidente par la suite.

• Vous venez voir l'écrivain ? Méfiez-vous, c'est décevant... C'est comme si après avoir mangé le foie gras vous rencontriez l'oie en personne.