Citations - André Gide

Un article de Famous Quotes, la ressource libre de citations.

André Gide (1869 - 1951), écrivain français.

Sommaire 1 Œuvres 1.1 Conseils au jeune écrivain 1.2 Corydon 1.3 Dostoïevski 1.4 Geneviève 1.5 Isabelle 1.6 Journal 1.7 L'immoraliste 1.8 La détention de Prométhée 1.9 La symphonie pastorale 1.10 La tentative amoureuse 1.11 Les cahiers de la petite dame 1.12 Les caves du Vatican 1.13 Les faux-monnayeurs 1.14 Les nourritures terrestres 1.15 Les nouvelles nourritures 1.16 Paludes 1.17 Prétextes 1.18 Si le grain ne meurt 1.19 Thésée 1.20 Traité du Narcisse 1.21 Voyage au Congo 2 Discours 2.1 Discours au Congrès des écrivains soviétiques (Moscou, 19 Août 1934) 3 Correspondances 3.1 Correspondance avec A. Rouveyre (31 octobre 1924) 3.2 Lettre (1928) 3.3 Lettre à Ch. Du Bos (Automne 1920) 3.4 Lettre à François Mauriac 3.5 Lettre à Jean Cocteau (1951) 3.6 Lettre à M. Belgion (22 Novembre 1929) 3.7 Lettre à Paul Valéry 4 Attribuées

Œuvres

Conseils au jeune écrivain

• Choisis tes ennemis ; mais laisse les amis te choisir.

Corydon

• Les amis sont dangereux, non point tant par ce qu'ils vous font faire, que par ce que qu'ils vous empêchent de faire.

Dostoïevski

• Il n'y a pas d'œuvre d'art sans collaboration du démon.

Geneviève

• Nous nous développons dans la sympathie, mais c'est en nous opposant que nous apprenons à nous connaître.

Isabelle

• Les pensées sont comme les fleurs, celles qu'on cueille le matin se conservent le plus longtemps fraîches.

Journal

• À la montée du lait commence l'amour maternel.

• C'est souvent lorsqu'elle est le plus désagréable à entendre qu'une vérité est le plus utile à dire.

• Ce qui échappe à la logique est le plus précieux de nous-même.

• Combien de gens meurent dans les accidents, pour ne pas lâcher leur parapluie.

• Conquérir sa joie vaut mieux que de s'abandonner à sa tristesse. 1889 - 1939

• Enseigne aux autres la bonté, tu peux avoir besoin de leurs services. 1939 - 1949

• Il est extrêmement rare que la montagne soit abrupte de tous côtés. Extrait de son 1889 - 1939

• Il est plus difficile encore d'être juste avec soi-même qu'envers autrui.

• Il faut de l'esprit pour bien parler, de l'intelligence suffit pour bien écouter.

• Je ne suis qu'un petit garçon qui s'amuse - doublé d'un pasteur protestant qui l'ennuie.

• L'homme est incapable de choix et il agit toujours cédant à la tentation la plus forte.

• L'homme est responsable de Dieu.

• L'illogisme irrite. Trop de logique ennuie. 1889 - 1939

• L'œuvre d'art, c'est une idée qu'on exagère.

• La bonne foi est une vertu essentiellement laïque, que remplace la foi tout court. 1889 - 1939

• La foi soulève des montagnes ; oui : des montagnes d'absurdités. 1939 - 1949

• La hauteur de l'orgueil se mesure à la profondeur du mépris. 1889 - 1939

• La personnalité ne s'affirme jamais plus qu'en se renonçant.

• Le plus grand bonheur après que d'aimer, c'est de confesser son amour.

• Le monde ne sera sauvé, s'il peut l'être, que par des insoumis.

• Le nombre de choses qu'il n'y a pas lieu de dire augmente chaque jour.

• Les adolescences trop chastes font les vieillesses dissolues.

• On ne triomphe bien que de ce que l'on assimile.

• On se demande, en voyant certains livres : qui peut les lire ? - En voyant certaines gens : que peuvent-ils lire ? - Puis ça finit par s'accrocher. 1889 - 1939

• Se passer de Dieu... n'y parvient pas qui veut.

• Supprimer en soi le dialogue, c'est proprement arrêter le développement de la vie. Tout aboutit à l'harmonie.

• Un bon maître a ce souci constant : enseigner à se passer de lui.

• Une chose ne vaut que par l'importance qu'on lui donne.

L'immoraliste

• C'est à soi-même que chacun prétend le moins ressembler. Chacun se propose un patron, puis l'imite.

• On ne peut à la fois être sincère et le paraître.

• Rien n'empêche le bonheur comme le souvenir du bonheur.

La détention de Prométhée

• Je n'aime pas les hommes ; j'aime ce qui les dévore.

La symphonie pastorale

• S'emparer de ce qui ne peut se défendre, c'est une lâcheté.

La tentative amoureuse

• Aucunes choses ne méritent de détourner notre route ; embrassons-les toutes en passant ; mais notre but est plus loin qu'elles.

• Ce sont nos larmes seulement qui font germer autour de nous les tristesses.

Les cahiers de la petite dame

• C'est un art de contempler ce que les ans nous apportent plutôt que ce dont ils nous privent.

• Peut-on assurer le bonheur de tous au détriment de chacun ?

• Que l'on parle bien quand on parle dans le désert !

Les caves du Vatican

• Ce n'est pas tant des événements que j'ai curiosité, que de moi-même. Tel se croit capable de tout, qui devant que d'agir, recule.

Les faux-monnayeurs

• À mesure qu'une âme s'enfonce dans la dévotion, elle perd le sens, le goût, le besoin, l'amour de la réalité.

• Ce que nous appelons notre volonté, ce sont les fils qui font marcher la marionnette, et que Dieu tire.

• Ce qui manque à chacun de mes héros, que j'ai taillés dans ma chair même, c'est ce peu de bon sens qui me retient de pousser aussi loin qu'eux leurs folies.

• Chaque être ne comprend vraiment en autrui que les sentiments qu'il est capable lui même de fournir.

• Du rassasiement des désirs peut naître, accompagnant la joie et comme s'abritant derrière elle, une sorte de désespoir.

• Il est bon de suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant.

• J'ai si grand'peur, et il me déplairait tant, de laisser la passion incliner ma pensée, que c'est souvent au moment qu'il me veut le plus de mal que je suis tenté de dire le plus de bien de quelqu'un.

• Je ne puis admirer pleinement le courage de celui qui méprise la vie.

• Je préfère accorder de bonne grâce ce que je ne pourrais pas empêcher.

• L'important n'est pas tant d'être franc que de permettre à l'autre de l'être.

• Les bons travailleurs ont toujours le sentiment qu'ils pourraient travailler davantage.

• Les bourgeois honnêtes ne comprennent pas qu'on puisse être honnête autrement qu'eux.

• Les plus douteux égarements de la chair m'ont laissé l'âme plus tranquille que la moindre incorrection de mon esprit.

• Plutôt que de répéter sans cesse à l'enfant que le feu brûle, consentons à le laisser un peu se brûler : l'expérience instruit plus sûrement que le conseil.

• Si on pouvait recouvrer l'intransigeance de la jeunesse, ce dont on s'indignerait le plus c'est de ce qu'on est devenu.

Les nourritures terrestres

• Attendre Dieu, c'est ne comprendre pas que tu le possèdes déjà.

• C'est parce que tu diffères de moi que je t'aime ; je n'aime en toi que ce qui diffère de moi.

• Famille je vous hais ! Foyers clos, portes refermées, possessions jalouses du bonheur.

• Il m'est égal de lire que les sables des plages sont chauds, je veux que mes pieds nus le sentent.

• Il y a des maladies extravagantes qui consistent à vouloir ce que l'on n'a pas.

• La mélancolie n'est que de la ferveur retombée.

• Le présent serait plein de tous les avenirs, si le passé n'y projetait déjà une histoire.

• Ne souhaite pas trouver Dieu ailleurs que partout.

• Que l'importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée !

• Que ta vision soit à chaque instant nouvelle.
  Le sage est celui qui s'étonne de tout.

• Rien n'est plus dangereux pour toi que ta famille, que ta chambre, que ton passé.

• Supprimer en soi l'idée de mérite ; il y a là un grand achoppement pour l'esprit.

Les nouvelles nourritures

• Ah ! Jeunesse - l'homme ne la possède qu'un temps et le reste du temps la rappelle.

• Ce n'est pas seulement le monde qu'il s'agit de changer ; mais l'homme.

• Du jour où je parvins à me persuader que je n'avais pas besoin d'être heureux, commença d'habiter en moi le bonheur.

• Il est bien peu de monstres qui méritent la peur que nous en avons.

• Il est bien plus difficile qu'on ne croit de ne pas croire à Dieu.

• Je n'admire jamais tant la beauté que lorsqu'elle ne sait plus qu'elle est belle.

• La peur du ridicule obtient de nous les pires lâchetés.

• Mon esprit s'achoppe à ce mot : conséquence.

• Tout ce que tu ne sais pas donner te possède.

Paludes

• Il faut porter jusqu'à la fin toutes les idées qu'on soulève.

• Nous ne valons que par ce qui nous distingue des autres ; l'idiosyncrasie est notre maladie de valeur.

• Quand un philosophe vous répond, on ne comprend même plus ce qu'on lui avait demande.

Prétextes

• L'art est toujours le résultat d'une contrainte. Croire qu'il s'élève d'autant plus haut qu'il est plus libre, c'est croire que ce qui retient le cerf-volant de monter, c'est sa corde.

• L'œuvre d'art ne s'obtient que par contrainte et par la soumission du réalisme à l'idée de beauté préconçue.

• La prière, croyez-moi, n'est souvent pour beaucoup que le besoin, quand on se sent seul, de parler à la seconde personne.

• Quand je cesserai de m'indigner, j'aurai commencé ma vieillesse.

Si le grain ne meurt

• Il est bien des choses qui ne paraissent impossibles que tant qu’on ne les a pas tentées.

• La joie en moi, l'emporte toujours ; c'est pourquoi mes arrivées sont plus sincères que mes départs.

• Les plus détestables mensonges sont ceux qui se rapprochent le plus de la vérité.

• Nos actes les plus sincères sont aussi les plus calculés.

• Si nous ne reconnaissons pas plus souvent le bonheur, c'est qu'il vient à nous avec un visage autre que celui que nous attendions.

• Toute chose appartient à qui sait en jouir.

Thésée

• Les hommes, lorsqu'ils s'adressent aux dieux, ne savent pas que c'est pour leur malheur, le plus souvent, que les dieux les exaucent.

Traité du Narcisse

• Toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n'écoute, il faut toujours recommencer.

Voyage au Congo

• Moins le blanc est intelligent, plus le noir lui paraît bête.

Discours

Discours au Congrès des écrivains soviétiques (Moscou, 19 Août 1934)

• Un grand homme n'a qu'un soucis : devenir le plus humain possible, disons mieux : devenir banal.

Correspondances

Correspondance avec A. Rouveyre (31 octobre 1924)

• J'ai connu ce destin bizarre (peut-être unique) d'être magnifié par l'attaque avant de l'avoir été par l'éloge.

Lettre (1928)

• Dans un monde où chacun se grime, c'est le visage nu qui paraît fardé.

Lettre à Ch. Du Bos (Automne 1920)

• Le secret du grand romancier n'est pas dans la domination des situations, mais bien dans la multiplicité de ses possibilités, de ses complicités intimes.

• Un personnage ne m'intéresse jamais tant que lorsqu'il est créé tout entier, comme Eve, de la chair même de l'auteur; non point tant observé qu'inventé.

Lettre à François Mauriac

• C'est avec les beaux sentiments qu'on fait de la mauvaise littérature.

Lettre à Jean Cocteau (1951)

• Je tiens que la meilleure explication d'une œuvre ce doit être l'œuvre suivante.

Lettre à M. Belgion (22 Novembre 1929)

• Je crois maladroit, improfitable, ininstructif de se mettre uniquement sur le plan du bien et du mal pour juger les actions humaines, ou plus exactement, pour en apprécier la valeur.

Lettre à Paul Valéry

• Pour moi, être aimé n'est rien, c'est être préféré que je désire.

Attribuées

• À partir d'un certain âge, on ne choisit plus tant ses amis que l'on est choisi par eux.

• Avec qui l'homme se consolerait-il d'une déchéance, sinon avec ce qui l'a déchu?

• C'est le propre de l'amour [...] d'être forcé de croître, sous peine de diminuer.

• C'est par nous que Dieu s'obtient.

• C'est une vaine ambition que de tâcher de ressembler à tout le monde, puisque tout le monde est composé de chacun et que chacun ne ressemble à personne.

• Ce qu'on appelle un « esprit faux » [...] -- eh bien ! je m'en vais vous le dire : c'est celui qui éprouve le besoin de se persuader qu'il a raison de commettre tous les actes qu'il a envie de commettre ; celui qui met sa raison au service de ses instincts, de ses intérêts, ce qui est pire, ou de son tempérament.

• Ce qui n'est pas, c'est ce qui ne pouvait pas être.

• Choisir, c'est se priver du reste.

• Croyez ceux qui cherchent la vérité, doutez de ceux qui la trouvent.

• Dans le domaine des sentiments, le réel ne se distingue pas de l'imaginaire.

• Dans une discussion, je suis toujours du côté de l'adversaire.

• De combien d'hommes ne peut-on penser que c'est par médiocrité qu'ils sont sages?

• Dès l'instant que j'eus compris que Dieu n'était pas encore mais qu'il devenait, et qu'il dépendait de chacun de nous qu'il devînt, la morale en moi fut restaurée.

• En art, comme partout, la pureté seule m'importe.

• Entre le « to be » et le « not to be » pas assez de distance pour glisser le monologue de Hamlet.

• Envier le bonheur d'autrui, c'est folie ; on ne saurait pas s'en servir. Le bonheur ne se veut pas tout fait, mais sur mesure.

• Il entre dans toutes les actions humaines plus de hasard que de décision.

• Il n'y a guère de « règles de vie » dont on ne puisse se dire qu'il y aurait plus de sagesse à en prendre le contre-pied qu'à les suivre.

• Il y a ce que l'on sait et il y a ce que l'on ignore. Entre deux, ce que l'on suppose.

• Ils sont rares, de nos jours, ceux qui atteignent la quarantaine sans vérole et sans décoration.

• J'ai besoin du bonheur de tous pour être heureux.

• J'aime ceux qui ne savent pas trop pourquoi ils aiment, c'est qu'alors ils aiment vraiment.

• J'appelle journalisme tout ce qui aura moins de valeur demain qu'aujourd'hui.

• Je n'écris plus une phrase affirmative sans être tenté d'y ajouter : « peut-être ».

• Je puis douter de la réalité de tout, mais pas de la réalité de mon doute.

• Je sais à présent goûter la quiète éternité dans l'instant.

• L'amour est une promesse de bonheur.

• L'appétit de savoir naît du doute. Cesse de croire et instruis-toi.

• L'art naît de contraintes, vit de luttes et meurt de liberté.

• L'homme est plus intéressant que les hommes ; c'est lui et non pas eux que Dieu a fait à son image. Chacun est plus précieux que tous.

• L'homme sage vit sans morale, selon sa sagesse. Nous devons essayer d'arriver à l'immoralité supérieure.

• L'immortelle n'a pas d'odeur.

• L'important n'est pas que vous soyez ou non licencieux. L'important c'est que vous ayez le droit de l'être.

• L'intelligence, c'est la faculté d'adaptation.

• La cruauté, c'est le premier des attributs de Dieu.

• La foi tout court remplace la bonne.

• La promesse de la chenille n'engage pas le papillon.

• La sagesse n'est pas dans la raison, mais dans l'amour.

• Le bonheur de l'homme ce n'est pas la liberté, c'est l'acceptation d'un devoir.

• Le catholicisme est inadmissible, le protestantisme est intolérable.

• Le meilleur moyen pour apprendre à se connaître, c'est de chercher à comprendre autrui.

• Le monde ne sera sauvé, s'il peut l'être, que par des insoumis.

• Le parfait est ce qui n'est plus à refaire ...

• Le plus beau sommeil ne vaut pas le moment où l'on se réveille.

• Le plus beau souvenir ne m'apparaît que comme une épave du bonheur.

• Le propre du diable dont le motif d'introduction est : « Pourquoi me craindrais tu ? Tu sais bien que je n'existe pas. »

• Les choses les plus belles sont celles que souffle la folie et qu'écrit la raison.

• Les fautes des autres, c'est toujours réjouissant.

• Les femmes n'ont rien à dire, mais elles ont tout à raconter.

• Les préjugés sont les pilotis de la civilisation.

• Les rapports de l'homme avec Dieu m'ont de tous temps paru beaucoup plus importants et intéressants que les rapports des hommes entre eux.

• Ne crois pas que ta vérité puisse être trouvée par quelque autre.

• Ne distingue pas Dieu du bonheur et place tout ton bonheur dans l'instant.

• Ne pas savoir qui est son père, c'est ça qui guérit de la peur de lui ressembler.

• Ne peut rien pour le bonheur d'autrui celui qui ne sait être heureux lui-même.

• Ne prête à la louange qu'une oreille; ouvre les yeux à la critique.

• Non s'efforcer vers le plaisir mais trouver son plaisir dans l'effort même, c'est le secret de mon bonheur.

• Nous entrons dans une époque où le libéralisme va devenir la plus suspecte et la plus impraticable des vertus.

• On appelle « bonheur » un concours de circonstances qui permette la joie. Mais on appelle joie cet état de l'être qui n'a besoin de rien pour se sentir heureux.

• On ne peut découvrir de nouvelles contrées sans consentir à perdre le rivage de vue pendant très longtemps.

• Quand les gens intelligents se piquent de ne pas comprendre, il est constant qu'ils y réussissent mieux que les sots.

• Si ce que tu manges ne te grise pas, c'est que tu n'avais pas faim.

• Si je n'affirme pas davantage, c'est que je crois l'insinuation plus efficace.

• Toute connaissance que n'a pas précédé une sensation m'est inutile.

• Toute théorie n'est bonne qu'à condition de s'en servir pour passer outre.

• Un bon formateur a ce souci constant : enseigner à se passer de lui.