Citations - Ahmadou Kourouma

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Ahmadou Kourouma (1927 - 2003), écrivain ivoirien.

Sommaire

Œuvres

Allah n’est pas obligé

  • À la longue, de toute manière, ce qui est secret est connu par tout le monde.
  • Allah crée chacun de nous avec sa chance, ses yeux, sa taille et ses peines.
  • Allah dans son immense bonté ne laisse jamais vide une bouche qu'il a créée.
  • Allah fait ce qu'il veut ; il n'est pas obligé d'accéder à toutes les prières des pauvres humains. Les mânes font ce qu'ils veulent ; ils ne sont pas obligés d'accéder à toutes les chiaderies des prieurs.
  • Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes ses choses ici-bas.
  • C'est Bon Dieu seul qui tue les méchants, les cons, les pécheurs et les damnés.
  • C'est comme ça dans les guerres tribales : les gens abandonnent les villages où vivent les hommes pour se réfugier dans la forêt où vivent les bêtes sauvages. Les bêtes sauvages, ça vit mieux que les hommes.
  • Il faut toujours remercier l'arbre à karité sous lequel on a ramassé de bons fruits pendant la bonne saison.
  • Il n'y a pas de justice sur cette terre pour le pauvre.
  • Ingérence humanitaire, c'est le droit qu'on donne à des Etats d'envoyer des soldats dans un autre Etat pour aller tuer des pauvres innocents chez eux, dans leur propre pays, dans leur propre village, dans leur propre case, sur leur propre natte.
  • Le bébé de la laitière dort en paix parce qu'il sait qu'il aura du lait quoi qu'il arrive.
  • Le genou ne porte jamais le chapeau quand la tête est sur le cou.
  • Les animaux traitent mieux les blessés que les hommes.
  • Les voleurs de basse-cour le savent et le disent : Quand on réussit un coup mirifique avec un second, on ne jouit pleinement du fruit de la rapine qu'après avoir éliminé ce second.
  • On est toujours quelque chose comme serpent, arbre, bétail ou homme ou femme avant d'entrer dans le ventre de sa maman. On appelle ça la vie avant la vie.
  • On ne discute pas avec un visionnaire.
  • Partout dans le monde une femme ne doit pas quitter le lit de son mari même si le mari injurie, frappe et menace la femme. Elle a toujours tort. C'est ça qu'on appelle les droits de la femme.
  • Quand on voit quelqu'un et qu'il fuit, ça signifie c'est quelqu'un qui te veut du mal. Il faut l'attraper.
  • Un pet sorti des fesses ne se rattrape jamais.

En attendant le vote des bêtes sauvages

  • À vouloir balancer trop loin le crapaud, on finit par le jeter dans le bonheur d'une mare.
  • Aimer, c'est servir un autre que soi-même et en faire un maître.
  • Ce n'est pas une injure ou un affront qui empêche le soleil de se coucher.
  • Ce ne sont pas par ses discours et ses gesticulations, mais par le silence et le sérieux que le sage se distingue dans une assemblée.
  • Dans la vie, quand tu as à choisir entre deux hommes, rallie toujours celui qui ne croit pas à l'homme, celui qui n'a pas de foi.
  • Et quand on sait où l'on va, qu'on sache d'où l'on vient.
  • [...] Il existe deux sortes de cécité sur cette terre. Il y a d'abord ceux qui irrémédiablement ont perdu la vue et qui parviennent avec une canne blanche à éviter les obstacles. Ce sont les aveugles de la vue. Et ceux qui ne croient pas, n'utilisent pas la voyance, les sacrifices. Ce sont les aveugles de la vie. Ils entrent de front dans tous les obstacles, tous les malheurs qui empêchent leur destin de se réaliser pleinement.
  • Il n'y a pas de crête sans vent.
  • Il n'y a pas de longue journée qui ne se termine par une nuit.
  • Il n'y a que le désert qui guérisse les désespoirs. Parce que le désert, c'est les espaces infinis, le silence des dunes, un ciel dans les nuits émaillé de milliers d'étoiles. Un environnement qui sans faute sauve les grands désespérés. Dans le désert, on pouvait pleurer sans crainte de faire déborder un fleuve.
  • Il y a dans la vie de chacun de nous des mots qu'on regrettera toujours d'avoir prononcés, des mots qu'on n'aurait jamais dû sortir, des mots qu'on aurait dû avaler : les mots qui changèrent notre destin.
  • Il y a dans la vie deux sortes de destins. Ceux qui ouvrent les pistes dans la grande brousse de la vie et ceux qui suivent ces pistes ouvertes de la vie. Les premiers affrontent les obstacles, l'inconnu. Ils sont toujours le matin trempés par la rosée parce qu'ils sont les premiers à écarter les herbes qui étaient entremêlées.
    Les seconds suivent des pistes tracées, suivent des pistes banalisées, suivent des initiateurs, des maîtres. Ils ne connaissent pas les rosées matinales qui trempent, les obstacles qui défient, l'inconnu des nuits noires, l'inconnu des espaces infinis. Leur problème dans la vie c'est de trouver leur homme de destin. Leur homme de destin est celui qu'ils doivent suivre pour se réaliser pleinement, pour être définitivement heureux. Ce n'est jamais facile de trouver son homme de destin, on n'est jamais sûr de l'avoir rencontré.
  • [...] L'Afrique est de loin le continent le plus riche en pauvreté et en dictatures [...].
  • L'appel du sang est assurément irrésistible, et on ne fait jamais d'une hyène un mouton.
  • La mort d'un seul combattant ne suffit pas à arrêter le combat.
  • La principale institution, dans tout gouvernement avec un parti unique, est la prison.
  • La vérité n'est très souvent qu'une seconde manière de redire un mensonge [...].
  • La vie est toujours douloureuse pour les gens qui aiment ceux qui les excluent et méprisent ceux qui les acceptent.
  • Le pouvoir est une femme qui ne se partage pas.
  • Le proverbe est le cheval de la parole ; quand la parole se perd, c'est grâce au proverbe qu'on la retrouve.
  • [...] Les Vietnamiens sont les Pygmées d'Asie, de frêles Pygmées. Ils ont chassé de leurs terres tous les grands peuples de l'univers. Peuples grands par le nombre de leurs habitants comme les Chinois ; peuples grands par les moyens techniques de leur armée comme les Américains ; peuples grands par leur culture et leur histoire comme les Français. Il est à parier que, si l'univers entier s'alliait pour occuper le sol vietnamien, les Viets vaincraient et jetteraient les soldats du monde entier à la mer.
  • Lorsqu'on condamne un rebelle à mort, c'est tout un clan qu'il faut savoir faire disparaître pour avoir la paix dans le pays.
  • Mépriser son adversaire même petit et frêle est toujours une faute stratégique dans un combat.
  • On dit que la mort est préférable à la honte, mais il faut rapidement ajouter que la honte porte des fruits, la mort n'en porte pas.
  • On est toujours plus sincère quand on prend à témoin plusieurs au lieu d'un seul Dieu.
  • On n'est trahi que par ses proches amis.
  • Pour celui qui aime, qui vraiment aime, les nuits ne se terminent jamais avec le lever du jour.
  • Quand, au moment de la séparation entre deux individus, personne ne ressent de regret, la séparation est arrivée trop tard.
  • Quand le tam-tam frappe, on ne se proclame pas meilleur danseur, on le prouve.
  • Quand on ne sait où l'on va, qu'on sache d'où l'on vient.
  • Quel croyant juge-t-il les volontés des divinités avant d'exécuter leurs paroles ?
  • Si quelqu'un t'a mordu, il t'a rappelé que tu as des dents.
  • Si ton couscous te plaît, mange-le quand il est chaud.

Média

Entrevue dans Lire (Septembre 2000)

  • Je romance la vérité.
  • Peut-être que l'art du roman repose sur l'émotion.