Citations - François Rabelais
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François Rabelais (v. 1493 - 1553), écrivain français.
Sommaire |
Œuvres
Pantagruel (1532)
Les horribles et espouvantables faictz & prouesses du très renommé Pantagruel Roy des Dipsodes, fils du grand géant Gargantua
- Car je suis né et ai été nourri jeune au jardin de France : c'est Touraine.
- Ce disant, [Gargantua] pleurait comme une vache, mais tout soudain riait comme un veau.
- Faute d'argent, c'est douleur non pareille.
- Il disait qu'il n'y avait qu'une antistrophe entre femme folle à la messe et femme molle à la fesse.
- Malfaisant, pipeur, buveur, batteur de pavés, ribleur, s'il en était à Paris : au demeurant le meilleur fils du monde ; et toujours machinait quelque chose contre les sergents et contre le guet.
- Par le monde, il y a beaucoup plus de couillons que d'hommes.
- Parce que, selon le sage Salomon, sapience n'entre point en âme malivole et science sans conscience n'est que ruine de l'âme.
- Science sans conscience n'est que ruine de l'âme. Chap. VIII
- Vieux français : Mais par ce que selon le sage Salomon, Sapience n'entre point en ame malivole, & science sans conscience n'est que ruyne de l'ame.
Gargantua (1534)
La vie inestimable du grand Gargantua, pere de Pantagruel
- Comment pourrais-je gouverner autrui, qui moi-même gouverner ne saurais ? Chap. L
- Vieux français : Car comment (disoyt il) pourroys ie gouverner aultruy, qui moymesmes gouverner ne sçauroys ?
- Jamais homme noble ne hait le bon vin : c'est un apophtegme monacal. Chap. XXV
- Vieux français : Iamays homme noble ne hayt le bon vin.
- Jamais je ne m'assujettis aux heures : les heures sont faites pour l'homme, et non l'homme pour les heures.
- Je n'étudie point, pour ma part. En notre abbaye, nous n'étudions jamais de peur des oreillons.
- L'appétit vient en mangeant, la soif s'en va en buvant.
- L'occasion a tous ses cheveux au front : quand elle est outre passée, vous ne la pouvez plus révoquer ; elle est chauve par le derrière de la tête, et jamais plus ne retourne.
- L'odeur du vin, ô combien plus est friant, riant, priant, plus céleste et délicieux que d'huile ! Prologue
- Le grand Dieu fit les planètes et nous faisons les plats nets.
- Les nerfs des batailles sont les pécunes.
- Lever matin n'est point bonheur
Boire matin est le meilleur.
- Mieux est de ris que de larmes écrire
Pour ce que rire est le propre de l'homme. Aux lecteurs
- Nature n'endure mutations soudaines sans grande violence.
- Petite pluie abat grand vent : longues beuvettes rompent le tonnoire.
- Rompre l'os et sucer la substantifique moelle. Prologue
- Telle est la nature et complexion des Français qu'ils ne valent qu'à la première pointe. Alors ils sont pires que diables, mais, s'ils séjournent, ils sont moins que femmes.
- Thésaurier est fait de vilain.
- Toute leur vie [moines de l'abbaye de Thélème] était employée non par lois, status et règles mais selon leur vouloir et franc arbitre. Se levaient du lit quand bon leur semblait, buvaient, mangeaient, travaillaient, dormaient quand le désir leur venait ; nul ne les éveillait, nul ne les perforçait ni à boire ni à manger ni à faire chose autre quelconque. Ainsi l'avait établi Gargantua. En leur règle n'était que cette clause : Fais ce que voudras.
- Vertu dieu ! que ne chantez-vous ; adieu paniers vendanges sont faites ? Chap. XXV
- Vieux français : Vertus dieu, que ne chantez vo' A dieu paniers, vendanges sont faictes ?
- Vous en telle ou meilleure pensée réconfortez votre malheur, et buvez frais si faire se peut.
Le Tiers livre (1546)
Le Tiers Livre des faicts et dicts héroïques du bon Pantagruel
- Je le maintiens jusques au feu exclusivement.
- Je ne bâtis que pierres vives, ce sont hommes.
- La tête perdue, ne périt que la personne ; les couilles perdues, périrait toute nature humaine. Chap. VIII
- Vieux français : La teste perdue, ne perist que la persone : les couilles perdues, periroit toute l'humaine nature.
- N'est pas cocu qui veut. Si tu l'es, ta femme sera belle, tu seras bien traité d'elle, tu auras beaucoup d'amis, ton bien s'accroîtra. Chap. XXVIII
- Vieux français : Il n'est (respondit frère Ian) coqu, qui veult. Si tu es coqu, ergo ta femme sera belle ? Ergo tu seras bien traicté d'elle : ergo tu seras saulvé. Ce sont Topicques monachales. Tu ne en vauldras que mieulx, pecheur. Tu ne feuz iamais si aize. Tu n'y trouveras rien moins. Ton bien acroistra d'adventaige.
- Onques vieil singe ne fit belle moue. Prologue
- Or çà, de par Dieu, j'aimerais, par le fardeau de saint Christophe, autant entreprendre tirer un pet d'un âne mort que de vous une résolution.
- Qui ôterait oisiveté du monde, bientôt périraient les arts de Cupidon. Chap. XXXI
- Vieux français : Et qui housteroit Oysiveté du monde, bien toust periroient les ars de Cupido.
- Retournons à nos moutons.
- Tout homme marié est en danger d'être cocu. Cocuage est naturellement des apanages du mariage. Chap. XXXII
- Vieux français : Mais escrivez ce mot en vostre cervelle avecques un style de fer, que tout home marié, est en dangier d'estre coqu. Coqüage est naturellement des apennages de mariage.
- Un fol enseigne bien un sage. Chap. XXXVII
- Vieux français : I'ay souvent ouy en proverbe vulguaire, Qu'un fol enseigne bien un saige.
La Louange des femmes (1551)
La Louange des femmes, invention extraite des commentaires de Pantagruel sur l'Androgyne de Platon - Attribué à François Rabelais
- Femmes de qui les cheveux blonds
Soit trouvez courts ou pendants longs
Servent à l'amoureuse ruse
Comme les serpents de Méduse.
Le Quart Livre (1552)
Le Quart livre des faicts et dicts Heroïcques du bon Pantagruel
- À la bonne et sincère amour est crainte perpétuellement annexée.
- Croyez-le, si voulez ; si ne voulez, alex y voir.
- Ha ! pour manoir déifique et seigneurial, il n'est que le plancher des vaches.
- Le mal du temps passe, et retourne le bon,
Pendant qu'on trinque autour de gras jambon.
- Ô que trois ou quatre fois heureux sont ceux qui plantent choux ! ... Ô Parques, que ne me filâtes-vous pour planteur de choux !
- Pantagruélisme (vous entendez que c'est certaine gaiété d'esprit confite et mépris des choses fortuites). Prologue
- Ventre affamé n'a point d'oreilles. Chap. LXIII
- Vieux français : [...] L'estomach affamé n'a poinct d'aureilles, il n'oyt goutte.
Cinquième livre (1564)
Le Cinquième et Dernier Livre des faicts et dicts Heroïcques du bon Pantagruel
Publié à titre posthume, possiblement apocryphe
- Amis vous noterez que par le monde y a beaucoup plus de couillons que d'hommes, et de ce vous souvienne.
- L'ignorance est mère de tous les maux.
- Or ça, les lois sont comme toiles d'araignées ; or çà, les simples moucherons et petits papillons y sont pris ; or çà, les gros taons malfaisants les rompent, or çà, et passent à travers.
Œuvres diverses
- Ceste année les aveugles ne verront que bien peu, les sourds oyront assez mal, les muets ne parleront guères, les riches se porteront un peu mieux que les pauvres, et les sains mieux que les malades.
Attribuées
- Ainsi sont toutes femmes, femmes.
- C'est grande pitié quand beauté manque à cul de bonne volonté.
- Ce monde ne fait que rêver, il approche de sa fin.
- Celui-là qui veut péter plus haut qu'il n'a le cul doit d'abord se faire un trou dans le dos.
- Chacun abonde en sons sens.
- François Rabelais,
Alcofribas Nasier. Son pseudonyme
- L'homme naquit pour travailler, comme l'oiseau pour voler.
- Il ne suffit pas d'être heureux ; encore faut-il que les autres soient malheureux.
- Il y a plus de vieux ivrognes que de vieux médecins.
- Je m'en vais chercher un grand peut-être. Dernières paroles
- Je n'ai rien vaillant ; je dois beaucoup ; je donne le reste aux pauvres. Testament
- La moitié du monde ne sait comment l'autre vit.
- Le jus de la vigne clarifie l'esprit et l'entendement.
- Le rire est le propre de l'homme.
- Le temps est père de vérité.
- Le temps mûrit toute choses ; par le temps toutes choses viennent en évidence ; le temps est père de la vérité.
- Le vin est ce qu'il y a de plus civilisé au monde.
- Misère est compagne de procès.
- Ne clochez pas devant les boiteux.
- Tirez le rideau, la farce est jouée. Derniers mots
- Tout vient à point à qui peut attendre.
- Un malheur ne vient jamais seul.