Citations - François-René de Chateaubriand
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François René de Chateaubriand (1768 - 1848)
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XIXe siècle
- François René de Chateaubriand est un homme politique et écrivain français.
- Sa biographie
- Ses textes dans le domaine public
- Sa biographie
Sommaire |
Œuvres
Itinéraire de Paris à Jérusalem
- N'apercevoir dans les croisades que des pèlerins armés qui courent délivrer un tombeau en Palestine, c'est montrer une vue très bornée en histoire. Il s'agissait non seulement de la délivrance de ce tombeau sacré, mais encore de savoir qui devait l'emporter sur la terre, ou d'un culte ennemi de la civilisation, favorable par système à l'ignorance, au despotisme, à l'esclavage, ou d'un culte qui a fait revivre chez les modernes le génie de la docte antiquité et aboli la servitude. Il suffit de lire le discours du pape Urbain II au concile de Clermont (1095) pour se convaincre que les chefs de ces entreprises guerrières n'avaient pas les petites idées qu'on leur suppose, et qu'ils pensaient à sauver le monde d'une inondation de barbares. L'esprit du mahométisme est la persécution et la conquête : l'Évangile au contraire ne prêche que la tolérance et la paix. Où en serions-nous si nos pères n'eussent repoussé la force par la force ? Que l'on contemple la Grèce et l'on apprendra ce que devient un peuple sous le joug des Musulmans. Ceux qui s'applaudissent tant aujourd'hui du progrès des lumières auraient-ils donc voulu voir régner parmi nous une religion qui a brûlé la bibliothèque d'Alexandrie, qui se fait un mérite de fouler aux pieds les hommes et de mépriser souverainement les lettres et les arts ?
Le Génie du christianisme
- L'écrivain original n'est pas celui qui n'imite personne, mais celui que personne ne peut imiter.
Mémoires d’outre-tombe
- En ce temps-là, la vieillesse était une dignité ; aujourd'hui, elle est une charge.
- Je n'ai point la perfection évangélique : si un homme me donnait un soufflet, je ne tendrais pas l'autre joue.
- Les croisades ne furent des folies, comme on affectait de les appeler, ni dans leur principe, ni dans leur résultat. [...] Les croisades, en affaiblissant les hordes mahométanes au centre même de l'Asie, nous ont empêchés de devenir la proie des Turcs et des Arabes.
- Oh ! argent que j'ai tant méprisé et que je ne puis aimer quoi que je fasse, je suis forcé d'avouer que tu as pourtant ton mérite : source de la liberté, tu arranges mille choses dans notre existence, et tout est difficile sans toi.
- Pour vivre heureux, vivons cachés.
- Religion à part, le bonheur est de s'ignorer et d'arriver à la mort sans avoir senti la vie.
- Un caractère moral s'attache aux scènes de l'automne : ces feuilles qui tombent comme nos ans, ces fleurs qui se fanent comme nos heures, ces nuages qui fuient comme nos illusions, cette lumière qui s'affaiblit comme notre intelligence, ce soleil qui se refroidit comme nos amours, ces fleuves qui se glacent comme notre vie, ont des rapports secrets avec nos destinées.
Discours à la Chambre des Pairs
- C'est le devoir qui crée le droit et non le droit qui crée le devoir.
Attribuées
- Aimer, c'est bien, savoir aimer, c'est tout.
- Alexandre créait des villes partout où il courait : j'ai laissé des songes partout où j'ai traîné ma vie.
- Alors sortirent de leurs repaires tous les abrutis par l'indigence, n'ayant pour toute vertu que l'insolence de la misère et l'orgueil des haillons.
- Au contraire, de toutes les choses humaines, dont la nature est de périr dans les tourments, la véritable religion s'accroît dans l'adversité : Dieu l'a marquée du même sceau que la vertu.
- C'est au malheur à juger du malheur.
- C'est une très méchante manière de raisonner que de rejeter ce qu'on ne peut comprendre.
- Ce n'est pas de tuer l'innocent comme innocent qui perd la société, c'est de le tuer comme coupable.
- Démocrate par nature, aristocrate par mœurs, je ferais très volontiers l'abandon de ma fortune et de ma vie au peuple, pourvu que j'eusse peu de rapports avec la foule.
- En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux.
- En général, on parvient aux affaires par ce qu'on a de médiocre, et l'on y reste par ce que l'on a de supérieur.
- En histoire comme en physique, ne prononçons que d'après les faits.
- Faites que la beauté reste,
que la jeunesse demeure,
que le cœur ne se puisse lasser
et vous reproduirez le ciel.
- Hiéroglyphes. Un sceau mis sur les lèvres du désert.
- Il est des paroles qui ne devraient servir qu'une fois.
- Il est des temps où l'on ne doit dépenser le mépris qu'avec économie, à cause du grand nombre de nécessiteux.
- Il est moins facile de régler le cœur que de le troubler.
- Il faut avoir le cœur placé haut pour verser certaines larmes : la source des grands fleuves se trouve sur le sommet des monts qui avoisinent le ciel.
- Il faut des torrents de sang pour effacer nos fautes aux yeux des hommes, une seule larme suffit à Dieu.
- Il faut être économe de son mépris en raison du grand nombre de nécessiteux
- Il faut que les hommes fassent du bruit, à quelque prix que ce soit — peu importe le danger d'une opinion, si elle rend son auteur célèbre ; et l'on aime mieux passer pour un fripon que pour un sot.
- Il n'y a point d'âge légal pour le malheur.
- Il y a des hommes qui ne sont point éloquents, parce que leur cœur parle trop haut et les empêche d'entendre ce qu'ils disent.
- Jadis : soyez vertueux pour être libres. Aujourd'hui : soyez libres pour être vertueux.
- Je suis devenu chrétien. Je n'ai point cédé, j'en conviens, à de grandes lumières surnaturelles; ma conviction est sortie du cœur ; j'ai pleuré et j'ai cru.
- Je suis vertueux sans plaisir; si j'étais criminel, je le serais sans remords.
- L'amour ? Il est trompé, fugitif ou coupable.
- L'aristocratie a trois âges successifs : l'âge des supériorités, l'âge des privilèges, l'âge des vanités.
- L'égalité et le despotisme ont des liaisons secrètes.
- L'éloquence est un fruit des révolutions : elle y croit spontanément et sans culture.
- L'homme n'a qu'un mal réel : la crainte de la mort. Délivrez-le de cette crainte et vous le rendrez libre.
- L'homme s'appauvrit en pensées dans la mesure qu'il s'enrichit en sentiments.
- La justice est si sacrée, elle semble si nécessaire aux succès des affaires, que ceux-mêmes qui la foulent au pied prétendent n'agir que d'après ses principes.
- La liberté qui capitule, ou le pouvoir qui se dégrade, n'obtient point merci de ses ennemis.
- La méchanceté est de tous les esprits le plus facile. Rien n'est si aisé que d'apercevoir un ridicule ou un vice et de s'en moquer : il faut des qualités supérieures pour comprendre le génie et la vertu.
- La mémoire est souvent la qualité de la sottise : elle appartient généralement aux esprits lourds, qu'elle rend plus pesants par le bagage dont elle les surcharge.
- La mort ne révèle point les secrets de la vie.
- Le ciel fait rarement naître ensemble l'homme qui veut et l'homme qui peut.
- Le goût est le bon sens du génie.
- Le plus grand malheur des hommes, c'est d'avoir des lois et un gouvernement. Tout gouvernement est un mal, tout gouvernement est un joug.
- Le salaire n'est que l'esclavage prolongé.
- Le vice appuyé sur le bras du crime.
- Le vrai bonheur coûte peu ; s'il est cher, il n'est pas d'une bonne espèce.
- Les biens de la terre ne font que creuser l'âme et en augmenter le vide.
- Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent.
- Les Français sont inquiets et volages dans le bonheur, constants et invincibles dans l'adversité.
- Mon admiration pour Bonaparte a toujours été grande et sincère alors même que j'attaquais Napoléon avec le plus de vivacité.
- Nous ne sommes pas capables d'être longtemps malheureux.
- Ô misère de nous ! Notre vie est si vaine qu'elle n'est qu'un reflet de notre mémoire.
- On croit avoir tout fait quand on a empêché un homme de mourir !
- On n'apprend pas à mourir en tuant les autres.
- On s'irrite moins en fonction de l'offense reçue qu'en raison de l'idée qu'on s'est formée de soi.
- On se réconcilie avec un ennemi qui nous est inférieur pour les qualités du cœur ou de l'esprit ; on ne pardonne jamais à celui qui nous surpasse par l'âme et le génie.
- On transmet son sang, on ne transmet pas son génie.
- Plus le visage est sérieux, plus le sourire est beau.
- Presque toujours, en politique, le résultat est contraire à la prévision.
- Quand on cesse d'aimer ses parents, parce qu'ils ne nous sont plus nécessaires, on cesse d'aimer sa patrie.
- Que le passé d'un homme est étroit et court, à côté du vaste présent des peuples et de leur avenir immense.
- Quiconque craint de se repentir ne tire aucun fruit de ses erreurs.
- Quoi qu'on dise, les guerres civiles sont moins injustes, moins révoltantes et plus naturelles que les guerres étrangères quand celles-ci ne sont pas entreprises pour sauver l'indépendance nationale.
- Rompre avec les choses réelles, ce n'est rien ; mais avec les souvenirs! le cœur se brise à la séparation des songes, tant il y a peu de réalité dans l'homme.
- Si l'homme est ingrat, l'humanité est reconnaissante.
- Suicide. ce moyen qui nous soustrait à la persécution des hommes.
- Tant que le cœur conserve des souvenirs, l'esprit garde des illusions.
- Tous les hommes ont un secret attrait pour les ruines. Ce sentiment tient à la fragilité de notre nature, à une conformité secrète entre ces monuments détruits et la rapidité de notre existence.
- Tous mes jours sont des adieux.
- Tout me lasse : je remorque avec peine mon ennui avec mes jours, et je vais partout bâillant ma vie.
- Un voyageur est une espèce d'historien ; son devoir est de raconter fidèlement ce qu'il a vu ou ce qu'il a entendu dire ; il ne doit rien inventer, mais aussi il ne doit rien omettre.